Dolce Vita a Napoli
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 Mais qu'est-ce que le point ? [R.]

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Apolline Castelli
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Apolline Castelli


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MessageSujet: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyMer 16 Juil - 20:04

Ah. Bon. Personne ne lui avait précisé que le chantier du Queen Mary III se tenait juste à côté de son nouvel appartement. La jeune Castelli plissa les yeux et réussit à distinguer derrière le nuage de poussière, dont l'opacité était accentuée par la chaleur ambiante, quelques tâches d'un orange vif et quelques silhouettes jaunes fluos qui semblaient indiquer que des travaux de construction en bâtiment avaient lieu. Enfin, le son seul des marteau-piqueurs et des bétonnières suffisait à tirer cette même conclusion.

Elle remercia les déménageurs qui déposaient sur le trottoir ses quelques cartons – pas de meubles, de toutes façons elle n'en avait pas, et d'après l'annonce, l'appartement était déjà meublé – et en prit un, léger, dans ses bras avant de pousser la grosse porte d'entrée. Elle repéra la boite aux lettres marquée du nom de Galleani, et un sourire se dessina sur son visage. Quitter son précédent appartement avait été un peu difficile, après tout, elle avait fait rentré toute sa vie dans des cartons et le petit nid qu'elle s'était forgé s'était dissous en une journée d'empaquetage, mais emménager dans un nouveau lieu représentait toute l'excitation que l'on peut avoir à entamer quelque chose de nouveau. Laisser le passé derrière soi et avoir l'occasion de construire quelque chose de neuf.

Elle grimpa les quelques marches qui menaient au premier étage, et elle déposa un pied léger sur le palier, malgré son chargement. Le yoga, mine de rien, était un excellent entraînement pour le souffle. Apolline se tourna sur le côté pour que sa main soit face à la porte, et elle donna quelques coups secs. Son coeur tressauta. Après tout, elle n'avait jamais rencontré ce dénommé Raffaelo, et elle ne pouvait nier que son prénom lui faisait l'effet d'un chocolat tout emballé. Même si elle était une adulte, une collocation mixte n'était pas ce qu'il y a de plus aisé.


« C'est Apolline ! La nouvelle colocataire ! » jugea-t-elle bon de hurler à travers le bois épais de la porte.

Des pas. Le plancher qui grince. Une secousse sur la poignée. Apolline, machinalement, réhaussa le carton qu'elle tenait dans ses bras et agita légèrement la tête pour faire voler ses cheveux bruns dans son dos. Elle se prépara à faire un sourire éclatant histoire de faire bonne impression lorsque -


« SAPERLOTTE ! »

Le carton lui en tomba des mains pour venir se fracasser sur le plancher. Fort heureusement, son contenu n'était pas fragile et se composait entre autre de bougies et autre arsenal de ce même type. Mais là n'était pas la chose la plus intéressante sur le moment. Bouche béante, yeux fixes sur son futur « colocataire », Apolline n'en croyait pas ses yeux. Lui. Le beau gosse ténébreux de l'autre soir qui était parti sans mot dire après leur folle partie de jambes en l'air anonyme.

Son premier réflexe après qu'elle eut repris ses esprits fut de faire un pas en arrière et d'aller vérifier le numéro de l'appartement sur la sonnette. Voyant que c'était bien là, elle revint en place et reposa son regard sur l'individu.


« Raffaelo Galleani ? C'est bien toi ? Ou alors c'est une caméra cachée ? »

Elle ne pouvait pas y croire. Le seul épisode de sa « nouvelle » vie qu'elle aurait aimé effacer à jamais se tenait debout devant elle, et visiblement, elle allait devoir... vivre avec ?!



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Raffaelo Galleani
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyJeu 17 Juil - 6:08

Une fois réveillé, alors que son esprit s'habituait comme chaque matin, aux bruits assourdissants des marteau-piqueurs, Raffaelo entreprit le ménage complet de son appartement. Il avait beau le nier, encore et encore, il fallait pourtant avouer, qu'en de certaines occasions, cette tâche si pénible et fastidieuse se révélait nécessaire voir même indispensable. Que ce soit lors d'une visite parentale, par exemple, ou lorsqu'un invité important tel que votre propre directeur sonne de manière impromptue, ou non, à votre porte. Dans ces deux cas, propreté et efficacité devenaient les mots d'ordre. Mais pas seulement. Dans le cas de Raffa, ils l'étaient aussi. En effet, l'Italien s'apprêtait à recevoir Appoline Castelli, soit la femme avec qu'il partagerait dorénavant son foyer, et, même s'il ne la connaissait ni d'Eve ni d'Adam, il devrait partager sa vie avec.

« Uh oh j'espère qu'elle a la qualité femme de ménage, je sais plus si elle l'avait mentionné. » Il se frotta le menton, le regard levé au plafond avant d'hausser les épaules.« Qui vivra verra hein. »

Soudain, alors qu'il déposait le balai contre l'une des cloisons de la cuisine, la sonnette retentit et Raffaelo dût enjamber un carton -plein, qu'il devait d'ailleurs jeter depuis au moins quatre jours- pour se rendre dans le couloir et enfin ouvrir la porte. Le périple qui le mena à cette dernière fut long mais surtout, glissant. La voix de la jeune femme résonnait déjà dans les couloirs de l'immeuble, vague signe d'impatience. Le plancher craqua faiblement sous ses pieds alors qu'il ouvrait la porte, un large sourire plaqué contre le visage.


« Je vou- » Il s'arrêta net. Ses yeux s'arrondirent tandis que ses lèvres se figèrent, à plusieurs centimètres l'une de l'autre. Encore sous le choc de la surprise, surprise assez désagréable il fallait l'avouer, il mit quelques secondes à réagir. Secouant vivement la tête de droite à gauche pour reprendre ses esprits, sa bouche se referma dans un claquement sourd et il put enfin articuler.« Merde et re-merde. » Fit-il, médusé, alors qu'Appoline elle, franchement aussi sonnée que lui, laissait tomber le carton de ses mains. Se tenant debout dans l'encadrement de la porte, une main appuyée contre la clenche, l'autre se balançant mollement dans le vide, Raffaelo laissa un rire tout ce qu'il y a de plus nerveux lui échapper avant de passer l'une de ses mains contre son visage.

« C'est bien moi. » Répondit-il d'abord, sans la moindre expression. « C'est l'une des premières fois où je voudrais porter un autre nom. » Ajouta t-il à sa propre intention. Ses yeux détaillèrent instinctivement la jeune femme, comme s'ils cherchaient le petit défaut qui prouverait que : 1, oui il rêvait, que 2, non il ne se tenait pas devant la femme qu'il avait littéralement planté après une nuit plutôt agitée et surprenante et que 3, il devait véritablement arrêter de regarder des films à l'eau de rose qui vous remplissent l'esprit d'histoires invraisemblables et vous font rêver de scénarios saugrenus.

Le silence qui s'installa furtivement entre eux, n'était ni pesant ni embarrassant, non, il était bien pire. Chacun de leur côté, les deux semi-inconnus se détaillaient et se fusillaient du regard. C'était à celui qui oserait lancer l'offensive en premier.
« Dîtes moi que c'est un coup monté s'il vous plaît. Que mon frère ou même Pépète se cache derrière tout ça, et que ... » Commença finalement Raffaelo. «. Oh. Me dis pas que c'est toi qui a monté ça pour te venger de ... » Revenir sur le fait qu'il l'avait largué au petit matin, seule dans sa chambre, sans laisser un mot ni un numéro ? Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Il ne la connaissait peut-être pas, mais il sentait au fond de son regard, que c'était loin d'être la meilleure idée qu'il ait eu jusque là.

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Apolline Castelli
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyJeu 17 Juil - 13:01

[ Mais qu'est-ce que le point ? [R.] 845472 ]



Voilà que l’autre abruti commençait à délirer en s’adressant directement au Seigneur et Maître de cette Terre, le Seul et l’Unique Créateur, Celui à l’origine de tout, du bien comme du mal, des hommes et des femmes, de l’Amour et de la Haine, des jours et des nuits et aussi, de cette nuit. Pourquoi avait-il fallu qu’elle se mette à boire comme un trou ce soir-là ? Certainement parce qu’elle avait tout ses créanciers sur le dos, que l’on venait de couper son électricité et qu’elle n’avait plus de ligne téléphonique pour appeler les gens et se plaindre. Reformulons la question : pourquoi avait-il fallu qu’il soit beau, présent et disponible ?

« Me venger ? » reprit-elle alors que ses joues se teintaient de pourpre, « Mais figures-toi que j’aurais vraiment voulu me venger mais c’était impossible parce que JE N’AVAIS AUCUN NOM PUISQUE TU ES PARTI TEL UN VOLEUR AU PETIT MATIN ! »

Il était con ou il était con ? En tous cas, une chose était certaine, c’était un mufle. Oh, pourquoi avait-elle résilié son bail ? Elle n’avait nulle part où aller après ça, elle n’avait plus le choix. Dieu – euh pardon, Grand Maître Tout Puissant, le Numéro 1 des numéros 1 – qu’elle avait envie de lui envoyer son poing sur le visage, cependant, la colère ne l’aveuglait pas entièrement : il était baraquée, elle pas. D’une pichenette scandinave – un dérivé de la pichenette habituelle sauf qu’elle est délivrée par un grand individu venant des steppes glacées du Nord – il l’envoyait paître au bas des escaliers alors qu’elle ne réussirait qu’à lui faire l’effet d’une piqûre de moustique. Même si les moustiques étaient quand même sacrément – euh, pardon, bigrement – énervants et que leurs piqûres constituent le summum de la torture.

« Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? » interrogea-t-elle, les yeux levées vers le ciel et le visage implorant, « qu’est-ce que j’ai bien pu faire de mal A PART COUCHER AVEC UN SALOPARD QUI A VISIBLEMENT BIEN PRIS SON PIED ? »

Apolline riva un regard meurtrier dans les yeux de Raffaelo alors que ses oreilles suivaient la cadence et devenaient à leur tour rouge piment d’Espelette. Pour peu et on aurait pu voir de la fumée sortir de ces mêmes oreilles. Finalement, c’était peut-être un coup de chance cette histoire, elle pourrait faire souffrir – atrocement souffrir – l’auteur de cet affront qui avait blessé son ego alors qu’elle avait cru ne jamais le revoir. Elle s’avança vers lui, levant la tête par la même occasion pour continuer de le regarder dans les yeux – elle lui arrivait à peu près au menton – et planta un index rageur sur son torse qu’elle enfonça à mesure qu’elle parlait.

« Bon, comme je suis super sympa, j’accepte tout de même cette collocation pour te sortir du pétrin » hum, hum, elle mentait, d’accord, mais la situation le justifiait, elle n’allait tout de même pas lui dire qu’elle était à la rue, « mais sache, tas de fumier pestiféré, que JE suis la victime dans cette histoire, puisque je t’ai offert mon pieu et accessoirement moi-même contre, à peu près, rien. Si on compte le tarif hébergement, qui est à peu près celui d’un TRES BON restaurant, plus le tarif galipettes, qui est celui de plusieurs centaines de ballots de chocolat, PLUS LES INTERETS ET LE PREJUDICE MORAL, on arrive, à peu près, à ton esclavage à vie. »

Sur ce, ses lèvres s’étirèrent en un vaste et mauvais sourire, et elle se fraya un chemin dans l’appartement en passant sous le bras de l’Italien. « Quand tu auras ramassé ce que TU as fait tomber, j’ai plein de cartons sur le trottoir à aller chercher » fit-elle à son adresse alors qu’elle commençait une petite visite des lieux.
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Raffaelo Galleani
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyJeu 17 Juil - 18:00

« Ah sur ce point, je dois avouer que, et bien ce n'était pas désagréable. Loin de là même. » Un sourire polisson se forma le long de ses lèvres, rehaussant ses pommettes et allongeant son regard lumineux. Il se souvenait très bien de cette nuit-là. Il avait bu, beaucoup bu mais cette fois, contrairement à toutes les autres, sa prédisposition quasi génétique à tenir l'alcool s'était tout bonnement volatilisée, le laissant bientôt sombrer, seul, dans un profond dysfonctionnement. Et puis elle était arrivée. En quelques secondes, il avait rejoint les abysses avec elle, et en quelques minutes, ses draps.

Cette fille était complètement cinglée. Il ne se souvenait pas de quelles paroles ils avaient échangées lors de cette soirée, mais il était quasiment certain de ne pas s'être conduit en salopard. Bon, certains moments restaient assez flous mais tout de même. -Enfin, il se souvenait d'être parti sans laisser de mots.- Reculant vers l'intérieur de l'appartement, à mesure qu'elle avançait vers lui, le doigt toujours appuyé contre son torse, -elle aurait très bien pu lui transpercer la poitrine, et l'idée de se retrouver dans le labo de Monica ne l'enchantait pas vraiment-, il finit par s'arrêter brusquement, plantant son regard dans le sien.

« Je sais pas si TU as oublié mais ça reste MON appartement ! Et JE peux te mettre DEHORS quand JE VEUX ! » Il respira un bon coup, et ajouta. « Des tas de filles rêveraient de colloc, pause, -quer avec moi. » Il la fixa un instant, avant de l'observer, perplexe, se glisser sous son bras et pénétrer dans la pièce principale, lui laissant la pénible impression de parler à son postérieur.

« Si tu crois que je vais jouer la femme de ménage, tu te mets le doigt dans l'oei- » Malheureusement pour lui, les cris qu'ils avaient poussé avaient rameuté la vieille voisine d'à côté. Cette mégère de première qui avait été là lors des évènements les plus importants de sa vie et qui se faisait toujours une joie de les rendre ... douloureux. Elle était là quand il avait obtenu son diplôme et il avait finit la soirée à l'hôpital après avoir reçu une brique sur le pied; quand il avait eu son permis de conduire, elle avait brisé une bouteille de champagne contre sa porte d'entrée et, dernière en date, quand il était revenu de cette fameuse soirée, elle venait de nettoyer le sol. Elle était TOUJOURS là pour rendre sa vie infernale. Elle trouverait sûrement une allié en Appoline, tiens. De son regard fixe et effrayant, elle le le força à nettoyer. « Bien sûr Madame Maclesky, je vais nettoyer. Ca vous fait plaisir voir un homme de ménage ? Vous en voyez jamais ? En même temps c'est pas notre bou- » Mais la vieille femme refermait déjà sa porte d'entrée.

« Espèce de vieille branche à corbeaux. »

Attrapant le carton et tout ce qu'il contenait d'une main vive, il descendit deux par deux les escaliers, laissa tomber le dit carton dans un conteneur, avant de se frotter les mains. Une bonne chose de faite. Ses yeux se figèrent de surprise lorsqu'il aperçut les cartons sur le trottoir.

« Ah ouais, quand même. » Déglutit-il. « Elle a pas intérêt de squatter mes armoires la folle dingue. » Continua t-il de marmonner entre ses dents.

Après plusieurs voyages, de longs et périlleux voyages, Raffaelo sa porte pour la dernière fois, la refermant d'un coup de pied en arrière. C'était la dernière fois qu'il se laissait avoir par son visage angélique, et son sourire enfantin. La dernière fois. Avançant à pas de loups vers le salon, préparé à la voir surgir de nulle part, et envahir son espace vital puisqu'il ne lui laisserait le droit, il tourna la tête plusieurs fois, ne la trouvant pas.


« APPOLINE ! » Cria t-il, impatient.

« ON va mettre les choses au point. Tout d'suite. » Des règles vitales à sa survie, enfin à leurs survies.

[ Shake Fist ]
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Apolline Castelli
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyVen 18 Juil - 10:47

Le silence soudain de Raffaelo attira l’attention d’Apolline qui se retourna pour voir ce qu’il se tramait dans le couloir. Elle manqua bien sûr de faire un arrêt cardiaque devant la vieille et dodue mégère qui se tenait devant l’Italien, ses cheveux enroulés autour de gros bigoudis ce qui donnait l’impression plus qu’étrange et déroutante qu’elle avait une choucroute sur la tête (au sens littéral, donc : lamelles de choux plus grosses saucisses fumées, hein). Mais la jeune Castelli savait être aimable avec les anciens et un sourire gracieux orna son visage alors qu’elle faisait un signe de main à la voisine.

« Je la trouve charmante, au contraire. »

Dans son bloc de post-it mental, elle nota d’aller plus tard rendre visite à la voisine avec un bon gros gâteaux à lui offrir, puis elle colla sur sa porte de frigo, mentale toujours, le susmentionné pense-couillon. Puis elle tourna les talons, ne laissant à Raffaelo pas d’autres choix que d’aller chercher ses cartons ou il se ferait tirer les oreilles par les ouvriers gênés dans leur manutention.

Lorsque la porte se referma brutalement, une bonne vingtaine de minutes plus tard, Apolline n’était plus dans le salon. Oh non, elle avait déjà visité tout l’appartement de fond en combles et elle commençait déjà à le re-décorer à son goût.


« JE SUIS LA ! » hurla-t-elle en réponse depuis le couloir. « On fera ça après, pour l’instant ramène ta myrtille ! »

Les joues rougies par l’effort, elle se posta au milieu du couloir, les mains sur les hanches. Un gros matelas était appuyé contre le mur alors qu’un second était en équilibre dans le cadre d’une porte, tout tordu par le virage qu’elle avait amorcé pour visiblement, le faire entrer dans une autre chambre. Explications du carnage :

« Je trouve ton matelas plus ferme et j’aime bien les matelas fermes, alors je fais un échange, je suppute que ça ne te dérange pas et comme, de toutes façons, tu n’as pas ton mot à dire, je pense que tu pourrais subséquemment te la fermer et m’aider à mettre ça dans ma chambre. »

Mettre les choses au point ? Très bonne idée, ils en avaient besoin, et en plus elle avait remarqué deux ou trois petites limites qu’il faudrait poser d’entrée de jeu. Enfin cela viendrait plus tard, parce que vu la tête de son colocataire, il n’avait pas l’air très très enjoué par la perspective de dormir sur le matelas qu’elle lui avait troqué. Apolline fit un pas en arrière – non, elle n’était pas peureuse mais… – et même mieux que ça, elle courut se glisser derrière le matelas qui barrait le couloir et s’en servit de protection.

« Qu’est-ce que tu fais ? » demanda-t-elle alors qu’il s’approchait de plus en plus d’elle, ses yeux pareils à des mitraillettes déréglées. « Visiblement, ton sommeil n’est pas très bon, t’as l’air irascible comme ça, à tous les coups c’est ton matelas tu sais – » Le volume de sa voix diminua jusqu’à n’être plus qu’un murmure avant qu’elle ne s’accroupisse soudainement pour éviter un coup droit.

« Fais gaffe hein je suis ceinture noire de taekwondo ! » Ah ouais ? Depuis quand ? « Faut pas provoquer le dragon qui roupille hein ! » Et voilà, on en revient toujours à cette histoire de matelas.


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Raffaelo Galleani
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyVen 18 Juil - 23:04

« Elle va me rendre brindezingue » Souffla t-il, les yeux levés vers le ciel. Une nouvelle fois, il s'embarquait dans une histoire à dormir debout. Il avait le chic pour se fourrer dans des situations abracadabrantes. Sa dernière trouvaille : Prendre une colocataire, mais surtout sans la rencontrer au préalable. Voila comment il s'était retrouvé avec Appoline sur les bras. S'il avait seulement eut l'intelligence de demander à s'entretenir avec elle avant de ... Hum. En fin de compte, ne pas l'avoir rencontrée auparavant était une toute aussi bonne idée. Et puis, d'une certaine façon, il s'était déjà entretenu avec elle. Façon de parler. Enfin. Traversant la pièce en direction du couloir, Raffa lança un regard perplexe vers Appoline, après avoir inspecté de loin, les deux matelas dressés devant lui.

« Tu comptes faire un campement dans le salon ? » En guise de réponse, il eut droit à un speech interminable. De celui-ci, il ne retint que trois mots. Matelas. Aider. Chambre. Un sourcil arqué, les yeux aussi ronds que deux boules de billards venant tout juste d'être tapées, il s'approcha d'elle, un sourire peu rassurant, limite effrayant se dessinant aux coins de ses lèvres.« As-tu seulement supputé, même une seule seconde, que j'aimais MON matelas ? » Seul le matelas en question séparait Raffaelo d'Appoline, visiblement effrayée par l'expression sur le visage du jeune homme. Planquée derrière, elle évita avec précaution un coup, qui ne lui était, bien évidemment PAS destiné ... « Le quoi ? » L'interrogea t-il, déboussolé.

« Complètement hystérique. Tu n'es qu'une hystérique qui essaies, seule, de virer un matelas d'une chambre pour le mettre dans une autre alors, les couloirs sont aussi riquiquis qu'un tuyau d'arrosage. Mais ça tu l'aurais remarqué si tu avais attendu que JE te fasse visiter. Mademoiselle l'impatiente. » Ses bras retombèrent lourdement le long de son corps, tandis qu'il tentait par divers coups, de faire tomber le matelas contre le sol. En vain. Il soupira longuement avant de donner un coup de pied, qu'il voulait final, dans le matelas. En plein milieu. Selon une loi physique très connue, -sortie tout droit de l'esprit tordu de Raffa-, frapper en plein milieu d'un quelconque élément agit comme un coup mortel. Il a remarqué cela lorsqu'il est tombé au beau milieu d'une table en verre et l'a ainsi brisée en mille morceau. S'il était tombé sur un coin, il ne l'aurait pas si bien cassée. Croyez-le. Mais ni cette technique ni les multiples coups qu'il porta par la suite ne réussirent. Sous les rires moqueurs d'Appoline, Raffa roula des yeux autour de lui, espérant trouver le moyen de ne pas perdre la face. Pas devant elle. Pas comme ça. Ce n'était qu'un matelas. Tout de même.

« Bordel de meeeerde ! » Grogna t-il. Une dernière fois. Il essaierait une dernière fois, et cette fois, il voulait vraiment réussir. Réussir à l'aplatir contre le sol comme une vulgaire crêpe -sans sucre, ni nutella. Sacrilège.- (A ce propos, il devait penser à se réinscrire au concours de lancer de crêpes.) Par deux fois, Raffaelo manque de trébucher, mais il parvenait finalement à se rattraper. « C'est MON matelas. Il va dans MA CHAMBRE nomdedieu. » Finit-il par dire, légèrement excédé de ne pas être venu à bout de ce ... matelas. Les sourcils froncés, le nez renfrogné, il la regarda avancer jusqu'à lui, ce satané sourire victorieux aux coins des lèvres. « Si tu crois que tu peux y arriver, vas-y. Tiens j'ai une idée. » Il tendit la main par dessus le matelas, qui lui bloquait donc toujours le chemin et, expliqua. « Si par le plus grand des hasards, tu réussis à le débloquer, » parce que franchement à force de vouloir le déplacer, il l'avait plus coincé qu'autre chose, « tu le gardes sinon JE le garde. » Un large sourire s'étira le long de ses lèvres et il attendit patiemment qu'elle accepte de relever le défi, espérant franchement qu'elle ne réussisse pas par une technique aussi moyenâgeuse que son langage.

Après tout, c'était son matelas. Quand même.






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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyDim 20 Juil - 0:50

« Oh hystérique c'est un bien grand mot si tu veux mon avis, je suis pas celle qui s'est taillée après tiré son coup, hein. »

On ne l'a peut-être pas souligné auparavant, mais Apolline Castelli possède à la fois le vocabulaire le plus raffiné des temps anciens, mais aussi un manque de délicatesse et de pudeur assez remarquable lorsqu'il s'agit des choses du corps et de la nature. D'ailleurs, si vous lui lancez un regard offusqué, elle répondra par un « mais c'est la natuuuuuuuure » nonchalant. Bref, Raffaelo, qui présentait lui tous les signes de l'hystérie – si on mettait à part le fait que l'hystérie est une pathologie purement féminine selon Freud – s'était mis à taper dans le matelas derrière lequel la jeune femme s'était réfugiée. Elle se redressa après un temps, voyant que le matelas était vraiment ferme puisqu'il contenait sans peine les coups répétés de l'autre dingue, et ce fut avec un sourire goguenard que sa petite tête brune émergea de derrière le bastion.

« Mais calme-toi, enfin, pourquoi tu fais tout un flan de cette histoire de matelas ? »

Parce qu'elle-même n'en faisait pas un flan, direz-vous. Mais non, il était bien clair que dans l'esprit d'Apolline, avoir voulu faire un échange de matelas pour une différence de fermeté complètement subjective n'était pas du tout un signe de folie avancée. C'était même très logique. Elle voulait ce matelas, point. Malheureusement, ils étaient deux dans ce cas là, ce qui n'était pas pour arranger les choses. Mais visiblement, il allait en être de même pour un paquet de choses dans cette cohabitation.

Voyant qu'il commençait enfin à lâcher le morceau, elle s'accouda sur le matelas, toujours en travers du couloir et bien décidé à y rester, et elle lui adressa, plus qu'un sourire narquois, un sourire victorieux. La perspective de nuits de sommeil longues et réparatrices n'était plus qu'un doux rêve et elle se délectait déjà de cet avantage... Pas pour bien longtemps il faut l'admettre car Raffaelo, moins bête qu'il y semblait, ne voulait pas céder cela sans un petit défi. Comme au temps glorieux de chevaliers où rien n'était dû et où il fallait toujours tout gagner. Que ce soit en duel ou par une épreuve (d'ailleurs, encore de nos jours on peut gagner des petites billes en jouant aux mikado avec un monsieur effrayant à tête de tigre).


« Ça marche mon gars. »


Ahlala, ce n'était pas pour rien que Dieu avait donné aux femmes le cerveau et aux hommes les muscles. Cette petite garce d'Eve avait refilé la pomme à Adam, et même si cela impliquait d'accoucher dans la douleur, le pauvre Adam se tapait lui tout le travail bête et méchant de labourage des champs tandis qu'Eve faisait semblant de passer un coup de balayette dans la maison. Enfin, toujours sans que son sourire ne décolle de son visage faussement angélique, Apolline se saisit du coin du matelas qui était encore dans la chambre de Raffaelo, et elle tira dessus pour redresser le matelas. Celui-ci, bien qu'il ne pouvait pas pivoter entièrement pour atterrir sur son côté le plus court à cause de la hauteur de plafond insuffisante, se débloqua en tous cas de l'encadrement de la porte, et elle put ensuite le faire glisser vers sa porte à elle. Le tout avec un minimum d'efforts.


« Bon, Rambo, je crois qu'on va pouvoir discuter maintenant. fit-elle après avoir fait rentrer le matelas dans sa chambre et en revenant vers son colocataire, les mains sur les hanches, parce que tu as raison, il y a des règles qu'on va devoir fixer. »

Son regard s'attarda quelques secondes sur son ancien matelas, toujours dans le couloir, avant de se reporter sur l'Italien.

« Si on passait au salon ? »
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyLun 21 Juil - 3:10

Son matelas. Il venait de miser son propre matelas, assurément le plus confortable de tout Naples, en récompense d'un défi stupide. Aussi stupide que de demander à un homme si, oui ou non, il réussirait à mettre le sèche-linge en route. La réponse était évidente. C'était dans la nature. Une femme réussissait toujours là où un homme échouait. Et la raison était très simple : Un homme, c'est un être impulsif dès le levé du jour. Il ne prendra jamais le temps de se poser sagement, le regard fixé sur l'objet en question. Il ne réfléchira pas. Il agira. Une femme, au contraire, restera une demi-heure devant le dit objet, se remémorera tous les livres à l'eau de rose qu'elle a lus, à la recherche de la solution. Par chance, peut-être qu’Anne aurait eu à résoudre le même genre de mystère pour impressionner William, son amant, pendant que Bob, son mari serait parti rouler des mécaniques devant le sèche-linge, pensant l'impressionner également. Allez savoir. C'était ça, la différence majeure. Pendant que les hommes se tuaient à la tâche, les femmes restaient à lire des livres de la collection Arlequin et vous sortez l'excuse ultra-connue : Je m'instruis, et l'homme s'en contentait, sentant qu’un délicieux repas cuisait dans la marmite. Fin du problème. (Pour résumer, un homme c'était la pratique, une femme, la théorie.) Alors, imaginez seulement deux secondes que l’homme et la femme ne soient pas mariés, qu’ils ne se soient connus que le temps d’une nuit, et que soudain, ils deviennent colocataires. Ensuite, nommez les Apolline et Raffaelo. Et voilà le résultat.

« Comment … Que … » Sous les yeux ébahis de Raffaelo, une Apolline bien décidée et surtout très méthodique parvenait peu à peu, et surtout, sans le moindre effort, à débloquer le matelas qu'il avait précédemment asséné de coups, en vain. Il avait beau cligner de yeux, se pincer, se taper le tibias. Elle avait réussi. « Doux jésus. » Fit-il, médusé. On avait beau dire que les hommes avaient plus de muscles que les femmes en règle générale (il y avait toujours des exceptions), Apolline venait de prouver que niveau méthode, ils avaient encore de la marge.

« Dans tout Naples, je suis tombée sur la plus siphonnée. » Parce que oui, au lieu d’avouer sa défaite, en bon Italien qui se respecte, Raffa se contentait de reprendre la phase « je-trouve-Apolline-complètement-hystérique ». C’était tellement plus simple. Son regard la suivit, de la chambre avec son nouveau matelas jusqu’au salon. Emboitant le pas derrière elle, il la dépassa dès que l’espace le permettait, comme un enfant à qui on aurait dit « le premier arrivé a le droit à une sucette », et jetant un coup d’œil rapide autour de lui, il fronça les sourcils, se demandant ce qu’elle trouverait à redire, dans cette pièce.

« Je te laisse la parole … » Il s’approcha du sofa, composé de deux coussins bien distincts, et un accoudoir à chaque extrémité. Sur celui de droite, reposait sagement la télécommande de la télévision. Il ne prenait jamais la peine de la ranger, et si on lui demandait, il se contentait de répondre avec désinvolture : « A quoi ça sert, je la repose là dès que je m’en sers. » -Comprenez donc, très souvent et du matin au soir.- Il en était de même pour son lit, du moins pour la couverture qu'il ne rabattait jamais.

« Mais d’abord » Reprit-il très rapidement. « Je pense que le seul moyen pour qu’on s’en sorte, j’entends par-là que je ne te fiche pas dehors un dimanche matin à sept heures pétante, est de séparer chaque recoin en deux. » Elle lui darda un regard perplexe, qui conforta Raffaelo dans l’idée qu’ils n’y arriveraient jamais. Sa vie allait être beaucoup plus rythmée à présent. Et pas au rythme d’une valse à trois temps, mais plutôt d’un rock mélangé à une salsa endiablée. « Style si la télécommande est à droite du canapé, JE choisis le programme télé et si elle … est … à … gauche » Il ralentit aussitôt la cadence, tandis que son esprit fulminait, à la recherche d’une idée. Brillante.

« Elle n’y sera jamais de toute façon. » Simple. Clair. Concis.

« Et puis tu regardes pas la télé je suppose ? »
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyLun 21 Juil - 15:33

Alors, le salon, pièce qui serait certainement le Verdun de la guerre qu’ils allaient mener pendant… euh, l’idée même de la durée était insupportable, alors disons que ça allait durer, point. Ce salon, donc, ressemblait comme deux gouttes d’eau au chantier qui se tenait dehors, et dont ils avaient réussi à faire abstraction, préoccupé par des considérations beaucoup plus capitales. Au centre de celui-ci étaient entassés tous les cartons d’Apolline, posés de-ci und de-là sans aucune attention portée, ainsi qu’un carton de déchets de Raffaelo et des affaires de ménage – la jeune femme dut cligner des yeux plusieurs fois pour être sûre que cette serpillière n’était pas issue de son imagination débordante – oubliées par le sus-mentionné habitant. Mais il y avait surtout le sofa. Seul meuble digne de ce nom dans la pièce. Positionné pile poil devant le poste de télévision.

Apolline posa la main sur le bras de Raffaelo comme pour l’arrêter.


« Attend attend attend. »

Elle entra dans le salon et vint se placer devant le canapé comme si elle allait s’asseoir dessus, juste devant la ligne de démarcation entre les deux coussins.

« Tu as dit à droite là, c’est parce que tu comptes t’asseoir à droite du canapé ? Elle haussa les sourcils et les garda dans cette même position, entre suspicion et accusation, parce que moi, je veux m’asseoir à droite du canapé. »

C’était ainsi depuis toute sa vie, Apolline commençait toujours par la droite. Avant de traverser, elle regardait d’abord à droite (ce qui était idiot puisqu’il n’y a qu’en Angleterre que les voitures arrivent par la droite), elle mangeait toujours la droite du muffin d’abord (la droite qu’elle lui trouvait), elle dormait à droite du lit, mettait sa brosse à dents à droite du lavabo et, par conséquent, s’asseyait sur la droite sur canapé. Et pour bien lui faire comprendre, elle s’assit ostentatoirement à droite du canapé.

« Quant à la télé, parce que je regarde la télévision – sourire mauvais – je propose que tu choisisses les programmes de minuit à midi, et moi de midi à minuit, ça te va ? »

A part les films du soir qu’elle regardait une fois de temps en temps, Apolline ne pouvait pas se permettre de manquer son soap favoris, qui durait depuis qu’elle était née à peu près, et qui venait de fêter son dix millième épisode, j’ai bien nommé : Più Bella la Vita. Nulle question de le manquer, ne serait-ce pour un rendez-vous à l’ANPE ou un concert de Ricky Martin.

« Bon par contre quand tu regarderas la télé entre minuit et midi, ne met pas le son trop fort parce qu’à cette heure-ci en général je dors. »

Ouh quelle idée bizarre : elle allait dormir dans la pièce juste en face de la chambre de Raffaelo, alors que le seul rapport qu’ils aient vraiment eu jusqu’à présent était ce qu’on appelle sommairement sexuel. Et là, elle allait partager son lieu de vie, qui deviendrait aussi le sien. Prendre du lait dans le même réfrigérateur, utiliser la même douche et s’asseoir sur le même canapé. Que des trucs de couples, en somme. Mais, de l’autre main, cela pourrait être pas mal reposant, de faire des trucs de couples sans être en couple. Sa dernière histoire d’amour s’était mal terminée à cause des crises de jalousie multiple qu’elle avait fait : être jalouse, c’est une surveillance de tous les instants et ça n’est pas de tout repos. Au moins là, elle gardait tout le meilleur dans un couple (les disputes), sans le pire (le reste). Génial, elle allait pouvoir asticoter Raffaelo tous les jours.
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyMar 22 Juil - 1:32

« Si tu veux, je peux TOUT AUSSI BIEN te laisse l’appartement pour toi toute seule hein. » Il leva les bras au ciel avant de les rabbatre violemment le long de son corps, poussant un soupir las. Cette collocation commencait bien. Mais vraiment, vraiment bien. En l’espace de quelques secondes, il vint la rejoindre face au canapé, et l’observa, minutieusement –oui, il savait l’être-, prendre place sur ce dernier, comme si elle avait tout calculé, tout préparé. Etait-il seulement, encore chez lui ? Assurément que non. Elle avait pris possession de l’appartement, en un très court laps de temps, accéléré par sa victoire au défi stupide déjà mentionné.

« Est-ce que, par hasard, non parce que je demande comme ça au cas où, sans vouloir te vexer, j’ai mon mot à dire … » Ajouta t-il, quelques secondes après l’avoir finement observée, d’un ton ironique et faussement gêné. Alors que son regard se fixait une nouvelle fois dans celui d’Apo, -qui, rappelons le, c’était assise sur le côté DROIT sofa, comme un chat qui marque son territoire-, ses lèvres s’étirèrent finalement en un mince et furtif sourire narquois. « Enfin, moi je dis ça, je dis rien. » Conclut-il, dressant les paumes de ses mains face au ciel, en signe d’innocence.

Une bombe explosa. C’était au moins la quatrième depuis son entrée dans l’appartement, mais cette dernière était vraiment de taille, même si Raffa savait pertinemment qu’elle ne serait pas la plus importante. La vie réserve bien des surprises comme on dit dans le jargon. Sous ce petit air angélique, faussement angélique, demoiselle Apolline laissait libre cours à ses envies, et refilait à Raffa les horaires qui ne l’arrangeait PAS.


« Tu crois que je fais quoi de minuit à midi moi ? Tu crois que je dors la journée et que je passe ma nuit devant la télé. » Evidemment sans violence, il la releva du canapé et prit sa place sur ce fameux côté droit, emportant la télécommande d’un geste vif. « Je t’explique. » Il éteignit la télévision et commença.

« Je regarde la télé à 8h avant de partir bosser. A 12h quand je rentre déjeuner. A 16h quand je finis. A 20h quand je mange. A 21h quand j’ai finis. Et des fois, c’est vrai que la nuit il m’arrive de regarder un ou deux programmes. » Concéda un Raffaelo, bien décidé à faire sa loi. Non mais. « Toi je te laisse toutes les autres horaires. Sauf exception. » Soudain, un sourire éclair s’esquissa sur son visage, et Raffa se précipita dans la cuisine, attrapant une ardoise ainsi qu’un feutre veleda.


« L’idée du siècle que je viens d’avoir va révolutionner notre vie. » Mais bien sûr. Et la vache qui pleure, elle met le saucisson, dans le sac plastique. Il donna un rapide coup d'œil en direction de la jeune femme, histoire de voir si oui ou non, elle suivait toujours, et une fois rassuré, il fixa la palette qu'il tenait dans les mains, songeur. Par la suite, il remua fébrilement la tête, se mordant la lèvre inférieure et jouant avec sa langue, -un tic très particulier d'un Raffaelo en pleine concentration.- Quand il stoppa son remue-ménage inter-buccale, ce fut au tour de sa main de s’activer, vivement. Et hop, il traça bientôt un tableau, composé des différents jours de la semaine, et de tranche horaire bien précise. Fier de son petit chef d’œuvre, il le tendit à Apolline, qui demeurait, comment dire, perplexe.

« Tu ne trouves pas ça G E N I A L E ? » Il n’avait pas souvent l’occasion d’innover au commissariat, et ses idées étaient toujours prises à la légère. Alors pour une fois qu’il pouvait inventer sans en faire les frais. Enfin, il en ferait peut-être les frais, ici aussi, qui sait.

« T’as compris le système ? Non bon. Chaque semaine, on marquera notre nom dans une case horaire tu vois, avec le truc qu’on veut regarder. Films, téléréalité, documentaire et tout le tintouin. Et comme ça. No problemo. Bien sûr, chaque semaine on inversera qui aura le droit de marquer en premier. »

Il baissa le regard vers l’ardoise, avant de tourner les talons vers la cuisine.

« Tu remarqueras que comme je suis chez moi, j’ai déjà rempli mes cases horaires de cette semaine. Passons à la cuisine, le lieu de toutes les offrandes. »
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyLun 28 Juil - 14:43

Avoir l’appartement pour elle toute seule, c’est sûr qu’elle aurait adoré, mais quitte à choisir, elle serait restée dans son appartement et elle n’aurait pas eu à faire la connaissance de ce gros blaireau. Mais voilà, ce n’était pas son bon vouloir qui l’avait poussé à répondre à cette petite annonce, non, elle avait des problèmes de fric et une collocation était sa seule solution si elle ne voulait pas finir à la rue. Et de toutes façons, s’il avait passé cette annonce, ce n’était certainement pas pour revivre les folles années d’études ni pour se coltiner une nana qu’il avait gentiment abandonné à son ignorance après avoir assouvi ses pulsions de mâle alpha.

Elle répondit à son sourire ironique par un sourire franchement mauvais qui consistait à élever les commissures de ses lèvres alors que ses yeux lui disaient très clairement d’aller se faire foutre dans un buisson.


« Ah non moi je croyais que tu partais traîner dans les bars pour choper une jeune demoiselle sans défenses, profiter d’elle et ensuite te tirer comme un gros lâche que tu es. » gromela-t-elle quand il la souleva par la bras pour la remettre droite sur ses pieds, position dans laquelle elle resta comme si elle était inarticulée.

Son regard courut à la télévision quand il l’éteignit avant de se reporter sur Raffaelo qui commençait à énoncer son emploi du temps télévisuel comme s’il était réglé à la minute près. Enfin, cela n’aurait pas dû étonner Apolline, puisque vu à quel point il était con, cela n’était pas surprenant que toute sa vie soit organisée ainsi. Mais lorsqu’elle réalisa qu’elle se postait tous les soirs à très exactement 20h02 pour regarder Più Bella la Vita, elle se mordit l’intérieur de la joue et ravala sa réflexion. Un sourire narquois étira le coin droit de sa bouche quand il parla des programmes nocturnes. Elle allait d’ailleurs faire une remarque à ce sujet mais il se leva comme si sa vie en dépendait et courut tel un insecte en pleine lumière pour revenir en tenant une ardoise de gosse dans les mains.

A l’asile, c’était ça, elle était à l’asile.


« J’attends de voir ça… » et elle se laissa tomber sur le canapé qu’il avait abandonné pour s’adonner à un concerto symphonique en linguale majeure. Mine de rien, elle avait rejoint l’orchestre en tapotant du bout des doigts sur le bras du canapé mais son nez collé sur l’ardoise l’interrompit. Elle repoussa l’ardoise pour y voir plus clair et fronça les sourcils. Génial n’était pas le mot qu’elle aurait choisi, elle aurait plutôt pris le qualificatif de bête et con, mais il n’empêche que, parfois, le bête et con peut se montrer très efficace.

« Non c’est bon j’ai com – » Mais un Raffaelo qui parle est à peu près comparable à une Apolline qui parle, et elle dut se résigner à se laisser expliquer un truc qu’elle avait déjà parfaitement compris. Autant s’y habituer. Elle se saisit de l’ardoise qu’il lui tendait et constata qu’elle était déjà bien noircie. Sans faire attention à ce qu’il avait déjà tracé, elle tira un bon gros trait devant le 20h et écrivit dessus PIU BELLA LA VITA. Non mais.

Voyant que son colocataire délaissait le sujet salon pour la cuisine, elle en conclut qu’elle avait gagné le côté droit du canapé. Elle souffla un « Yes ! » accompagné de ce mouvement si significatif qui consiste à fermer le poing et à faire comme si vous tiriez une sonnette de train. Elle sautilla vers la cuisine pour le rejoindre plus rapidement et se posta juste derrière lui – comme un parasite qui lit votre journal au dessus de votre épaule, même si, dans le cas présent, Apolline avait dû se décaler un peu sur le côté où elle avait pleine vue sur l’omoplate de Galleani – alors qu’il se postait devant le frigo.


« On va faire simple, » fit-elle soudain, « je prends les trois compartiments du haut du frigo et les étages de la porte correspondants et toi tu prends tout ce qu’il y a en bas. Pour le congélo, je prends l’étage du haut et toi celui du bas. » Elle posa sa main sur l’épaule de Raffaelo et la tapota comme elle féliciterait un bon chien, « ça va Einstein, tu suis ? »
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyMar 29 Juil - 2:39

Elle l’agaçait, elle l’énervait, elle l’horripilait. En une vingtaine de minute à tout cassé, elle avait réussi à le rendre fou. Mais pas fou comme on peut devenir fou à tourner en rond dans sa propre maison sans se souvenir de pourquoi on tourne en rond (comme un con) à la base. Non, c’était bien plus. Elle allait carrément l’envoyer à l’asile psychiatrique, où il serait entouré de vielles personnes séniles. Et au fond, il était sûr qu’elle n’avait que cette idée en tête. L’envoyer à l’asile, pas être entourée de personnes séniles. Quoi que.

« Tu crois sincèrement que tu vas regarder Pou bella vita sous mon toit ? J’ai la tête d’un pigeon ou quoi. » Il fixa la télévision du coin de l’œil, guettant par la même occasion le plus petit mouvement de la partie adverse. Au cas où elle parte s’enfermer avec la télécommande, le pliant ainsi à ses quatre volontés, sous peine de ne jamais retrouver le petit boitier magique. Non mais vous imaginez, Raffaelo sans sa télécommande. C’est comme Starsky sans son Hutch. Van Damme sans son Aware. Lucky sans son Luke. Comment voudriez vous que la Terre tourne rond avec ça. Mais, en plus, s’il abdiquait tout de suite, il lui laissait la liberté de penser (Florent Pagny sort de ce corps) qu’elle avait gagné, or il n’admettait jamais une défaite. De l’autre bras, il n’avait aucune envie l’entendre gémir tous les soirs pour voir son Poubelle de Vita. Il y reviendrait plus tard. Un jour. Peut-être. En plus, il y avait beaucoup plus important à s'occuper, à gérer. A savoir : La nourriture.

« On t’a déjà dit que t’étais fichtrement collante ? Pire que de la pâte à fixe. Pire que la glue. » Articula t-il, tout en tournant lentement le visage d’un minime quart de tour. Son regard se planta alors dans le sien, et d’un signe de tête très expressif, il réussit à la faire se décaler de quelques centimètres. Il détestait se sentir observer, surveiller. Dieu comment allait-il faire pour vivre avec elle. D’un autre côté, sentir la présence de la jeune femme si proche de lui, avait fait remonter de vieux « sentiments », de vieilles effluves de parfums qu’il croyait perdus, oubliés.

Ses yeux se figèrent de perplexité. Ses sourcils se froncèrent, et son nez se plissa. Il se gratta el menton avant d’observer attentivement le réfrigérateur, histoire de voir s’il ne se faisait pas embobiner. Ce ne serait tout de même pas la première fois.
«ET puis quoi encore. Non non non j’exige un compartiment en haut. » Fier du ton presque autoritaire qu’il avait utilisé, Raffaelo lâcha un petit « yes » de victoire. Un petit yes qui ne s’aventura pas plus loin que le bout de ses lèvres. Ne prêtant plus qu’une minime attention au petit bout de femme qui le suivait comme un chat suit une pelote de laine (…), il ne préféra pas relever la remarque sur Einstein, un prénom qu’il n’avait d’ailleurs jamais su écrire, enfin bref.

« Tu sais cuisiner ? » S’enquit-il de demander, se retournant d’un bond vers elle, un sourire rêveur pendu au bout des lèvres, le regard complètement accroché aux siennes, aux mots qu’elle prononcerait. Il concédait à lui accorder tout compte fait un peu d’attention. « Parce que la cuisine c’est l’avenir. Donc bon. » Il dodelina légèrement de la tête avant de s’appuyer contre le rebord de l’évier. Un coup d’œil rapide autour de lui, et il fut rassuré. Il y avait de quoi faire à manger pour son premier diner en la compagnie d’Apolline. Apolline, un prénom résonnait étrangement aux quatre coins de son esprit. Il n’était pas habitué.

« Veux-tu que je te fasses une confidence ? »
Commença t-il, déjà au bord de la rigolade.

« Tu te souviens, ce soir-là … »
La petite danse qu’improvisèrent ses sourcils était très très significative. « Comment aurais-tu pu oublier c’est vrai. J’ai été particulièrement performant quand même. » Se lancer des fleurs était une activité très rependue chez les Galleani. « Enfin je me suis jamais regardé dans une glace, ou tenu un carnet de geek pour comparer. Non pas que ça m’arrive tous les soirs non plus mais … Enfin tu vois quoi. » Non, non, elle ne voyait pas.« Je m'enfonce là, pas vrai ? » LA réponse fut claire.

« Bref. Revenons à nos moutons. Ce soir-là, avant que tout ne devienne … sérieux. » Très approprié comme mot, évidemment. « Je t’avais donné un surnom … l’étrangère beautiful. » Conclut-il, tout sourire.
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MessageSujet: Re: Mais qu'est-ce que le point ? [R.]   Mais qu'est-ce que le point ? [R.] EmptyVen 1 Aoû - 12:44

Apolline se retint de donner son avis concernant le profil de volatile que pouvait avoir Raffaelo par moment, préférant éviter un conflit à propos de sa série favorite. Elle n’était pas violente en temps normal, plutôt du genre pleine de maîtrise de soi et ayant toujours le bon mot pour vous faire sentir six pieds sous terre – du moins le croyait-elle – mais lorsqu’il s’agit de Più Bella la Vita, plus rien ne retient sa fougue et c’est avec ardeur qu’elle défend ce portrait certes naïf mais plus juste qu’on ne veut bien le croire de la société Italienne actuelle. Pour peu elle le recommanderait aux étudiants en sociologie de la faculté.

De toutes façons le sujet était passé à la trappe en même temps que le personnage réfrigérateur avait fait son entrée sur le devant de la scène. Si Apolline avait choisi les compartiments du haut, ce n’était pas un pur hasard : outre les questions de température (le bas d’un réfrigérateur est toujours plus froid que le haut c’est pour ça qu’on n’y met jamais le beurre ou les yaourts), c’était aussi pour ne pas à avoir à se pencher sans arrêt. Le regard qu’il lui lança agit comme un dard et elle recula d’un pas. (Re)voir ses yeux d’aussi près lui rappelait à quel point son visage avait déjà pu être proche du sien et à quel point – même saoule – la couleur de ses yeux et ce qu’on y lisait avait pu la déstabiliser.


« Bon ok, tu prends un compartiment en haut et je prends le bac à légumes. »

Comme si Raffaelo mangeait des légumes. Etrangement, cet accord lui sembla équitable ; alors qu’elle avait jusqu’à présent cherché à prendre l’ascendant, la voilà qui faisait une concession. Peut-être était-ce dû à cette façon qu’il avait eu de la regarder juste quand il lui avait demandé si elle savait cuisiner, ce à quoi elle avait répondu par un haussement d’épaule et une petite moue indiquant qu’elle se débrouillait. Elle en avait déduit, à juste titre, que lui ne savait pas cuisiner. Et elle en avait aussi déduit qu’une présence féminine ne lui ferait pas de mal, et même au contraire, le plus grand bien.

Le silence tomba entre eux – c’était la première fois depuis qu’elle avait fait une entrée fracassante dans son appartement – et la jeune Castelli se sentit un peu gênée. Elle resta alors plantée devant le réfrigérateur, tournée vers Raffaelo, les bras croisés sur sa poitrine et son regard navigant dans la pièce qu’elle découvrait. Et qui allait devenir son lieu de vie. C’était une sensation particulière de découvrir cet endroit qui bientôt lui allait devenir familier et rassurant. Pour l’instant, c’était juste quelque chose d’inconnu. D’ici quelques jours, elle s’y serait faite. Peut-être qu’il en serait de même avec Raffaelo…

Il attira son attention avec une confidence. Elle se rapprocha un peu de lui, un sourire s’esquissant sur son visage voyant que lui-même souriait d’avance de ce qu’il allait dire. Ce petit moment d’indulgence fut plus que court puisqu’il se mit à chanter ses louanges – bon, d’accord, justifiées d’après le souvenir qu’elle en avait, mais à sa place, vous ne vous abaisseriez pas non plus à lui donner raison – et Apolline leva les yeux au ciel en signe d’ennui.


« Tu t’enfonces pas tu creuses. » fit-elle sèchement.

Elle haussa à son tour les sourcils à l’entente du mot « sérieux » mais la suite lui fit desserrer les dents.


« C’est vrai ? » demanda-t-elle, les yeux brillant un peu avant qu’elle ne les abaisse et que ses joues s’empourprent, « c’est… »

« … gentil. »
conclut-elle en hésitant.

« Moi je t’avais vraiment trouvé mignon. » souffla-t-elle avant de se mordre l’intérieur des joues d’avouer une chose pareille.
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