A landscape and it [Alessia]

" T'as interêt à venir pointer ton objectif là-bas... aller à tout à l'heure.. "

Rafael raccrocha le téléphone sans laisser le temps à Alessia de dire la saucisse sèche aime le saucisson sec.. Aujourd'hui Rafael était d'humeur, c'était des jours particuliers, les fameux jours d'humeur de Rafael étaient imprévisibles et il n'avait pas intérêt de louper ça ! C'était ces jours... ces jours où il avait envie de tout, où sa flemmardise habituelle s'envolait et laissé place a un jeune homme sautant de tous les côtés comme un gamin.. Aujourd'hui il ne travaillait pas, encore une fois.. et rien ne l'empêcherait de se rendre sur la plage pour prendre des photos..

Il emballa rapidement son gros appareil photo, ainsi que ses objectifs dans sa sacoche, monsieur n'avait pas d'étui, selon lui c'est plus pratique qu'une sacoche spécial avec dix milles scratch et dis millions de poches toute plus inutile que les autres..
Le jeune homme avait beau avoir plusieurs années de photos derrière lui, il n'avait aucune caractéristique du photographe expérimenté. Rafael n'avait jamais été plus soucieux envers son matériel, et cela ne le dérangeait pas, certains de ses objectifs étaient couvert de rayures et de poussières.. Et monsieur ne renouvelait son matos que quand celui d'avant le lâcher complètement !

Rapidement, il entra dans sa " tuture ", c'était son nom, ce n'était pas une automobile, ni une voiture, c'était LA Tuture, sa tuture... Aménagé spécialement pour le glandeur dans l'âme.. les sièges arrières pouvait s'allonger légèrement dans le coffre et ainsi offrir une superbe couchette pour les siestes de monsieur..
Il prit la direction de la Spaggia Santa Maria del Fiore, mais il ne s'y rendait pas, beaucoup trop de monde et de touristes, trop de bruits et pas assez d'espace pour respirer.. Rafael continua de longer la petite route sur une dizaine de kilomètres et arriva dans une petite crique que peu de personne ne fréquentait, il n'y avait que les jeunes habitants de la ville qui la connaissait et encore peu de personnes y aller se baignait à cause de son éloignement..

De sa voiture, il admira la baie et la mer..

" Parfait ! "

Le jeune homme prit tout son bric à brac et commença a prendre des photos au hasard et dans toutes les directions.. Monsieur n'avait pas d'outils pour mesurer la lumière alors il se débrouillait comme il pouvait.. Il suffirait de regarder ensuite les photos et de savoir d'où la lumière provient et où elle serait la plus propice pour de belles prises..
Des petites astuces comme celles-ci, Mister Benotio en avait en pagaille, pour mesurer la lumière, pour augmenter les détails, les couleurs etc.. Rafael n'avait jamais utiliser photoshop de sa vie, il préférait voir le résultat pur, non modifié, ni modifiable..

Il descendit dans la crique, le petit banc de sable était parfait pour poser son derrière avant d'entamer le vrai boulot.. Il regarda sa veille montre, elle aussi bien rayé, puis saisissa son appareil..
il prit une ombre, l'ombre d'un silhouette féminine qui se dessinait dans le sable grâce au soleil qui surplombait l'endroit où il venait de garer sa voiture et où visiblement quelqu'un venait le rejoindre..

Encore une journée magnifique s'annonçait sur Naples. La brunette n'était toujours pas revenue à son appartement. A dire vrai, elle n'avait toujours pas appelée le réparateur. En même temps, elle devrait peut-être changer de machine à laver alors pourquoi se presser ? Ouai bon, après, il ne faut pas que cela moisisse dans l'appart' ni qu'il y ait des fuites chez les voisins. Elle passerait à l'appartement dans la journée et appellerait le réparateur dans la foulée pour savoir ce qu'il faut qu'elle fasse. En attendant, elle essayerait de voir si Alexis lui en veut toujours. Sauvée par le gong, son portable sonna. La demoiselle ferma les yeux et se relâcha. Rafael. Qu'est-ce qu'il veut le tatoueur ? Pitié, pas de séance photos aujourd'hui. La jeune Barreti croisa les doigts et décrocha. * Et merde * Et dire qu'elle ne voulait pas faire de séance photo aujourd'hui. Et puis, pour changer, elle ne serait pas satisfaite du résultat. Enfin bon. Elle n'avait visiblement pas le choix étant donné qu'il ne lui laissa pas le temps de répliquer. Comme à chaque fois, il lui raccrocha au nez. La jeune femme poussa un long soupir. Il est vrai qu'elle n peut absolument rien lui refuser. C'est un peu son mentor. Elle a besoin de ses conseils, c'est vital. Elle attrapa sa sacoche spéciale - avec dix milles scratch et dix millions de poches toutes plus inutile les unes que les autres - qui contenait son appareil et les différents objectifs. Après avoir vérifiée que tout y était, elle attrapa ses clés de voiture, prévint son libraire préféré qu'elle serait absente pendant un petit moment, et fila rejoindre le jeune Benotio.

Pas la peine de lui dire où elle devait se rendre, elle le savait déjà. Elle se dirigea vers la Spaggia Santa Maria del Fiore mais continua, longeant la petite route sur une dizaine de kilomètres et se pointa sur la petite crique. C'est ici qu'ils se retrouvaient tout le temps. Toujours vide, cette crique est l'endroit idéal pour faire des plans parfaits. Et puis, au calme, c'est toujours mieux. La voiture de Rafael était déjà là. Encore une chance. Elle se gara juste à côté, comme d'habitude. Les mains posées sur le volant, elle ferma les yeux et se laissa aller cinq minutes. En rouvrant les yeux, elle prit une grande inspiration, coupa le moteur et rassembla tout son bardas. Encore cinq minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne sorte enfin de sa voiture. La sacoche en bandoulière, les cheveux attachés en un queue de cheval, la demoiselle entama sa descente pour rejoindre son ami qu'elle repéra facilement. Il se trouvait seul, assit sur la petit banc de sable. Et, en plus de cela, il se mettait à la mitrailler de photos. en règle général, elle préfère rester derrière l'objectif plutôt que devant. Elle ne se met devant que pour ses autoportraits qu'elle trouve, le plus souvent, réussit. C'est quand même bizarre qu'elle préfère ses autoportraits à ses autres photos qui sont pourtant très réussit. Loin d'être narcissique, Alessia n'est pourtant pas nombrilisme non plus. Enfin bon. Je crois que ce n'est pas la peine d'essayer de la comprendre. Elle finit sa descente sans se presser. Enfin, lorsqu'elle arriva près du jeune homme, Alessia retira sa sacoche et la posa avec délicatesse sur le sable. Elle s'arrêta un moment et l'observa. Après quelques secondes de silence et d'arrêt sur image, Alessia éclata de rire. Un rire doux et léger, comme d'habitude. Les nerfs probablement. Heureuse de la voir, elle lui sauta dans les bras, comme d'habitude également. silencieuse, la demoiselle n'osa pas parler. Lorsqu'elle reposa les pieds sur le sable, la brunette entrouvrit la bouche pour pouvoir parler cette fois-ci. « Depuis quand tu me donnes des ordres toi d'abord ? » Sans agressivité, Alessia posa cette question des plus calmement. Le sourire sur sus lèvres traduisait très bien son état d'esprit. Ils savaient très bien tous les deux que lorsqu'elle se comportait de cette manière, elle ferait l'andouille toute la journée. Ça promet !

Comme à son habitude, monsieur ne demandait rien à Alessia, avant même qu'elle ne soit complètement descendu monsieur la mitraillait déjà, à croire que Mademoiselle Barreti était une vedette.. C'était sa petite vedette et il savait très bien comment la rendre encore plus belle en photo.. Mais chacun a son petit secret n'est-ce pas.. Alors qu'elle avait posé sa sacoche, Rafael ne bougea plus, son doigt ne tripotait plus frenetiquement le bouton de prise et il resta fixé devant sa petite soeur de coeur qui explosa d'un rire toujours aussi doux..
Toujours dans sa petite folie, elle sauta dans les bras de rafael qui faillit tomber a la renverse.. Après maintes chut dut a l'histérie de la jeune femme, il avait appris a garder l'équilibre dans ce genre d'acrobaties.. Comme à chaques fois, il la receptionnait, lui faisait un bisou sur le haut de la joue et finissez par la reposer doucement sur ses pieds.. Generalement quand Alessia était toute douce et un peu fofolle sur les bords cela n'envisageait rien de bon pour la suite des évenements.. Sa tendance histérique resortirait tôt ou tard et là soit elle petera son plomb, soit elle serait comme maintenant joyeuse et douce..

« Depuis quand tu me donnes des ordres toi d'abord ? »
" Depuis toujours ma petite..... T'as prit des photos depuis notre dernière séance emsemble ? "

Rafael ne le disait jamais, mais il avouerait bien, sous la torture, qu'il adore donner des ordres a sa petite soeur de coeur.. Rien que pour voir la tête qu'elle fait quand il lui demande de faire 100 voir 1000 clichés pour la semaine d'après.. Il ne l'obligeait jamais à faire ces photos mais c'était sa manière de la tester, de voir si elle avait vraiment cette passion dans le sang, pour voir egalement si elle faisait ça par obligation ou par plaisir.. Et comme à son habitude, monsieur ne voulait pas savoir la réponse, c'était elle qui devait le savoir au fond d'elle et elle se devait de le comprendre par elle-même..

" Bon on s'en fout n'est-ce pas ?... sort ton appareil et mitraille moi tout ça avant que se soit Berlusconi qui le fasse et te vole ta future expo.."

Dit-il en prennant le ton du politicien Italien. Rafael avait le don de dire n'importe quoi quand il prennait des photos, c'était le moment où il n'y avait plus de règles pour lui.. Il avait une devise, écrite sur l'un de ses bras, il ne le disait jamais mais pourtant c'était sa devise.. elle disait que tu devait toujours prendre autant de photos que ton doigt te le permettait et que le resultat n'était jamais l'image en elle-même mais le premier sentiment qu'il nous faisait ressentir.. C'était bien de Rafael, lui qui s'apprivoisait souvent en philosophe degarni et pompeux quand l'envie lui prennait.. Parce qu'il aurait pu faire imitateur, il préfère garder ce don pour ses amis et leur jouer tout ce qu'il lui passait par la tête allant de personnalité célebre aux personnes de son entourage..

Le jeune homme sortit une poignée de carte mémoire de sa sacoche, il en avait au moins un sac entier, et il les reutilisait jusqu'a que plus rien ne soit inscriptible dessus.. Il les vidaient chaque soir sur un disque dur externe et les regardaient quand il pouvait trouver un ordi, generalement celui de son job.. Il commença a prendre des photos des rochers un peu plus loin de la crique, les pieds dans l'eau cela ne le genait pas d'avoir garder ses chassures, au contraire..

» Un matin de plus .... {Alessia}