Samuel Fischer | Something in the way...

Samuel Fischer | Something in the way... Shia1614

And something's breaking up
I feel like giving up
I won't walk out until you know

I. Carte d’identité

Nom : Fischer, un nom aux consonnances américaines. Normal, il vient de d'autre côté de l'océan.
Prénom(s) : Samuel Angelo, deux prénoms qui fleurent bon les deux origines du jeune homme.
Surnom(s) : Le banal 'Sam' est devenu comme son prénom officiel à cause de la paresse de ses proches qui trouvent que trois syllabes sont bien trop fatigantes à articuler. On l'appelle également parfois par son nom de famille - ce qui n'augure jamais du bon - et, pire, il n'est pas rare qu'il se retrouve affublé du diminutif "Fish" qui n'a rien de flatteur à ses yeux. Pour le reste, difficile de les énoncer en totalité puisqu'il en possède une ribambelle tous offerts par ses proches en diverses occasions.
Âge : Il a passé la barre fatidique des vingt-deux ans, il est donc désormais majeur dans le monde entier. Si c'est pas merveilleux.
Date et lieu de naissance : Sam a vu le jour le onze juin de l'année 1986 dans la ville qui ne dort jamais : Las Vegas.
Nationalité : Américain de par sa naissance, il songe de plus en plus à adopter la nationalité italienne, seulement il n'est pas trop chaud à l'idée de commencer de longues démarches administratives pour devenir véritable citoyen de la péninsule.

Occupation : A son âge, il serait normal d'aller à l'université poursuivre de longues études. Toutefois, Sam n'étant pas de cette trempe, il a mis à contribution l'argent intelligemment épargné de l'assurance-vie de sa mère pour acheter un local qu'il a transformé en petit garage. Il est son seul employé pour l'instant et ne peut prétendre concurrencer les grandes franchises internationales mais il a su se former une petite clientèle régulière. Il n'en demande pas plus même si la moindre rentrée d'argent se retrouve pour l'instant engloutie par les assurances et le remboursement de son prêt.

III. Détails supplémentaires

Particularités :

S'il n'est pas destiné à disparaître tragiquement dans un accident de voiture à l'image de sa mère, nul doute que Samuel décédera d'un cancer du poumon ou d'une toute autre infection causée par une ingestion de tabac en excès. En effet, le jeune homme est un fumeur invétéré depuis l'âge de dix-sept ans. Il avait tout d'abord commencé pour faire comme les grands, jouer au dur à cuire, cependant il n'avait pas prévu de devenir accro à ce point et aujourd'hui, sa consommation journalière se résume à un paquet qu'il commence à partir de onze heures du matin puisqu'au réveil, il ne supporte pas l'odeur de cigarette. Qui a dit que le jeune homme avait un esprit dérangé ?

Second vestige de sa période rebelle : son affection pour les tatouages. A ce jour, il en compte trois : un sur le poignet droit indiquant son année de naissance ainsi que l'année de ses dix-huit ans, un sur le flanc gauche représentant une main d'écrivain menottée et enfin les mots "Let It Be" inscrit sur son épaule gauche (rien à voir avec la chanson des Beatles, à ce qu'il dit).

Ce n'est un secret pour personne, Samuel aime les voitures et autres véhicules à moteur. En plus de les réparer comme s'il avait fait cela toute sa vie, il possède deux petits bijoux toujours en circulation. Tout d'abord, il roule le plus souvent dans sa Chevy Camaro de 1970, sa peinture jaune et ses bandes sport n'aident pas à le faire passer inaperçu, ce qui tombe plutôt bien car il ne cherche pas la discrétion. La preuve étant avec sa moto, qu'il ne sort plus que peu, une Harley Davidson modèle FLSTFI de 1991 dont le bruit de son moteur Twin Cam modifié par les soins de Fischer est connu dans toutes les rues de Naples. Ce sont ses bébés à lui, si un jour quelqu'un s'avise d'y toucher, d'y poser la moindre empreinte sans son autorisation, la sentence s'avère terrible.

Il a peur des bébés. Les enfants en couches culottes lui foutent une frousse pas possible. Effrayé à l'idée de les laisser tomber ou les blesser involontairement, il s'arrange toujours pour ne pas être en contact direct avec des nourrissons. En plus, il trouve leur odeur désagréable au possible, ce qui n'arrange pas son cas.

Un accident de vélo survenu alors qu'il essayait d'impressionner un groupe de jeunes filles en fleur lui a fracturé le tibia droit en deux endroits. Le choc a été violent, l'os était à nu et l'opération pour réparer le tout a été des plus pénibles, heureusement l'adolescent avait une volonté de fer et son rétablissement à dépasser les espérances de ses médecins. Aujourd'hui, les seuls vestiges de cet incident sont une cicatrice le long de sa jambe ainsi qu'une légère boiterie qui passe généralement inaperçue aux yeux de ceux qui ne sont pas au courant.

Ce que les autres ne savent pas forcément :

Samuel est cymophobe, un mot bien savant pour en réalité désigner le fait qu'il est effrayé par les vagues. En effet, pas la peine d'un jour l'imaginer surfer sur l'océan, il est tétanisé à la simple vision de rouleaux écumant venant s'écraser sur une plage de sable fin. Sa frayeur extrême ? Se retrouver pris dans un cataclysme météorologique entraînant une montée substancielle des eaux. Le simple mot "raz-de-marée" lui provoque la nausée.

Avoir fréquenté les meilleures écoles privées, même pour un laps de temps très court, laisse des marques. Ainsi, Samuel a, entre autres, appris l'escrime. Personne de son entourage ne l'imagine mais il est capable de merveilles avec un fleuret. D'une façon plus générale, il est très douée lorsqu'il s'agit de manier une arme blanche, ce qui s'est avéré vraiment très utile lors de la période sombre qu'il a traversée.

Chaque premier mercredi du mois, le jeune homme se garde une demi-journée à l'écart du monde pour se rendre sur la plus haute partie de Naples. Il s'assoit de façon à avoir une pleine vue sur la route en contre-bas et il passe plusieurs heures à contempler le passage incessant des voitures. Ca n'est aucunement par plaisir, au contraire, rester sans rien faire est une torture, toutefois c'est sa manière à lui de prendre le temps de penser à sa mère et à ce qui lui a ôté la vie. Il n'a pas la possibilité de se recueillir sur sa tombe alors il lui accorde quatre heures par mois pour ne pas l'oublier.

Il a passé deux jours et trois nuits en prison pour avoir déclenché une bagarre et avoir recouru à une arme. Il s'en est pris pas mal par le gang du gars à qui il avait mis une râclée dès sa sortie. C'est en partie cet incident qui lui a ouvert les yeux et l'a obligé à se ranger en évitant le plus possible de se retrouver dans une situation semblable à l'avenir. Seulement, ça n'est pas évident avec tous les abrutis qui courent les rues.

IV. Autres

• Samuel n'est pas spécialement passionné par les langues, pourtant il en connait cinq dont trois qu'il parle courrament : l'anglais qui est sa langue d'origine, l'italien ainsi que le français. Les deux autres, apprises à l'école, sont l'espagnol et le russe ; néanmoins à cause d'un manque évident de pratique, il commence à perdre son oreille dans ces deux derniers langages.
• Le jeune homme aime beaucoup la musique, d'ailleurs, il joue de la batterie en amateur. Il ne se débrouille pas trop mal même si le temps accordé pour en jouer diminue plus les jours passent.
• Il a un timbre de voix très agréable, toutefois il ne parvient pas à la poser pour chanter juste. Il est cependant capable d'improviser un rap sur n'importe quel sujet ou mélodie, ce qu'il trouve tout à fait dommage car il n'est pas très friand de ce genre de musique.
• Depuis quelques mois, il bave devant la dernière Chevrolet Camaro disponible sur le marché. Malheureusement, il n'est pas chaud à l'idée de débourser autant pour une automobile, même aussi divine que celle-ci, surtout qu'il lui faut actuellement investir pas mal dans son affaire. De plus, se séparer de son actuelle serait comme s'arracher un poumon. Alors il se contente d'en avoir un poster accroché dans sa chambre, juste à sa tête de lit.
• Cela peut sembler tragique mais Samuel n'a jamais été amoureux dans le sens où il n'a jamais connu le grand frisson, les mains moites et le coeur qui bat la chamade. Il n'a connu que des histoires sans intérêt auxquelles il croyait sans vraiment s'y investir. Pour lui, les comédies romantiques ne sont que des publicités mensongères : le grand Amour n'existe pas.
• Il faisait de l'équitation et était pas mal doué jusqu'à ce qu'une mauvaise chute lui ouvre les yeux sur la connerie dont les canassons sont capables.
• C'est un véritable fana de cuisine mexicaine, c'est d'ailleurs la seule qu'il ne rate pas. Chili, Fajitas, Tapas,... tout ce qui est épicé n'a pas de secret pour lui.
• Pour rester dans l'univers latino, Sam a une particularité que peu soupçonneraient : il sait danser la rumba et le paso doble. Comment se fait-il qu'il s'intéresse à une chose pareille ? Un vaseux concours de circonstances, lors de sa pré-adolescence il bougeait aussi bien qu'un sac à patates congelé et pour ne plus se taper la honte au cours des soirées, il prit des cours, seulement il ne tomba pas sur le professeur qu'il espérait. Pourtant, aujourd'hui, il assume pleinement son talent... mais il évite de le crier sur tous les toits.
• Le jeune homme a un terrible problème avec les animaux de compagnie. Enfant, il a eu un bouledogue américain grincheux qu'il adorait malgré son amour non réciproque, et c'est à peu près le seul animal qui a vécu jusqu'à sa date limite. En effet, il a enchaîné trois hamsters, une souris et un furet qui n'ont jamais tenu plus de deux mois. Il avait laissé tomber jusqu'à son emménagement dans son nouvel appartement, pour ne pas se sentir trop seul il avait acheté deux poissons rouges qui sont morts dans la semaine qui suivit, asphyxiés par la poussière dûe à la peinture fraîche. Pour le charrier sur cette pseudo-malédiction, Luca lui a offert un scorpion pour son vingtième anniversaire. Fait étrange, l'animal, affectueusement prénommé « Monsieur Pinces » est toujours en vie... Ce qui n'est pas du goût de tous les proches de Fischer qui supportent difficilement ce genre de bestioles.
• Grand amateur de casquettes et de base-ball, il possède une collection incroyable de chapeaux à l'effigie des diverses équipes américaines. Ses préférées restant tout de même celles des Dodgers, son équipe fétiche dont il a une tenue complète et plusieurs sweatshirts qu'il continue de mettre pendant les longues soirées d'hiver italiennes.
• Avec Tess, ils ont pris l'habitude d'engager des paris stupides sur tout mais principalement sur n'importe quoi. Bizarrement et malgré sa logique implacable, Sam a tendance à beaucoup perdre. D'un côté, ça n'est pas si étonnant que cela puisque la jeune anglaise n'est pas réputée pour être la plus honnête dans ce genre de jeux...
• 'Vestimentairement' parlant, il existe deux Samuel : celui du boulot, adepte de la combinaison bleue peu discrète dont il n'enfile jamais plus que les jambes et le plus souvent accompagnée d'un T-shirt gris sans forme et qui semble toujours sale malgré son passage régulier à la machine ; puis celui de tous les jours, beaucoup plus coquet et qui fait attention à toujours bien accorder ses vêtements, même quand il s'agit d'un pantalon de jogging il lui faut trouver un haut qui ne le fait pas ressembler à un coureur du marathon de Paris. Les deux trouvent leur hybride dans la tenue du dimanche qui se résume à un T-shirt crasseux doublé du caleçon du jour. C'est en grande partie pour cela qu'il faut éviter de lui rendre visite sans prévenir au préalable.
• Adepte des jeux vidéos, Sam achète toutes les dernières sorties. Ne trouvant jamais le temps de les revendre ou de les échanger, il en possède un nombre difficilement calculables, de tous les genres et sur diverses consoles ; sa préférée restant indéniablement la X-box ainsi que les jeux de rôle où le but est de déjouer des complots politiques en roulant dans des belles voitures mal représentées graphiquement. Il aime se prendre pour James Bond avec sa manette entre les doigts.
• De sa période 'je suis un grand rebelle de la vie et j'ai peur de rien', il a gardé une veste en cuir de style années cinquante qui rappellent celle portée par James Dean dans La Fureur de Vivre. Aujourd'hui elle reste au placard, étant seulement sortie en de très rares occasions. Néanmoins, il l'adore et l'avait payée une petite fortune.
• Il a déjà eu des ennuis avec la mafia locale sans véritablement savoir de quoi il en retournait. Fort heureusement, une bonne fée a veillé sur lui et l'a sorti du pétrin dans lequel il s'était maladroitement fourré.

V. Conclusion

Avatar : Shia LaBeouf

Pseudo : Corpse Heart, Corpsie, ZazOu, Bob, Dilou, Nounette, Bras Droit, Peanut, Mrs.LaBeouf & co.
Garçon ou fille : Scorpionne
Où avez-vous connu le forum ? Dans une boîte de Rice Crispies, par hasard
Commentaires : J'ai compris la leçon, cette fois je prévois pas un long scénar', on sait jamais

II. Biographie

Contexte familial : La famille Fischer est le stéréotype même de la réussite sociale en Amérique, la consécration de l’ « American Dream ». Leur histoire a commencé avec Robert Fischer, l’arrière-grand-père de Samuel, débarqué avec femme et enfants de France pour refaire sa vie dans un nouveau départ. Ce qui lui réussit plutôt bien puisqu’après avoir ouvert une fabrique de tissu toute simple, il a rapidement grimpé l’échelle sociale pour parvenir, une génération plus tard, fournisseur officiel du tissu entrant dans la fabrication des bleus de travail. C’est cet héritage familial qui a permis à Stanley Fischer de fonder son foyer après avoir trouvé la perle rare, son âme sœur, en la personne d’Irina Galleani, une jeune italienne venue dans le Nevada pour un séjour linguistique visant à améliorer sa connaissance de la vie aux Etats-Unis. Elle comprit apparemment très vite le principe étant donné qu’elle n’en repartit plus jamais. Le coup de foudre fut immédiat et réciproque, ce qui expliqua le mariage intime qui eut lieu dans l’année ainsi que l’arrivée, quelques mois plus tard, de leur premier enfant : Jim. Quatre ans plus tard, le couple accueillit le second et dernier : Samuel. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. En apparence.
La vision des choses du cadet était toute autre. Bien sûr, la maison était belle, le pick-up qui l’amenait tous les matins à l’école grand, chaque Noël était synonyme de multitude de paquets sous le sapin, toutefois pour apprécier pleinement cette existence de rêve, il aurait fallu qu’il n’ait pas à subir les brimades perpétuelles de son aîné. Plus vieux, plus beau, plus fort, Jim était tout ce qui se faisait de mieux, il était l’exemple même du type qui n’avait pas besoin de travailler d’arrache-pied pour réussir. Forcément, Samuel, en face, avec son esprit plus renfermé et sa tendance à faire juste ce qu’il fallait pour avancer faisait pâle figure. Il ne remporta aucune compétition sportive, n’arriva jamais jusqu’aux finales des concours d’orthographe, n’eut pas l’occasion de prouver sa fibre sentimental lors d’une lecture de poésie. Il était l’image même de l’écolier de base, celui qui se fondait dans la masse sans chercher autre chose que se faire suffisamment d’amis pour ne pas être catalogué comme loser. Pourtant ça n’était pas ce que les Fischer préconisaient et ils lui firent bien comprendre. Nombreuses, très nombreuses, furent les remarques qu’il se prit en pleine face ainsi que les disputes dont il fut le centre alors même qu’il n’avait rien fait. Il était simplement le bouc-émissaire de la famille. Au bout d’un certain temps, il s’imagina qu’il l’avait mérité, que d’une manière ou d’une autre, il avait un jour agi pour porter ce fardeau sur ses frêles épaules ; c’est à ce moment là qu’il se mit à ne plus s’en soucier. Cela le libéra, l’anxiété qui était sa principale compagne fut remplacée par une confiance aveugle et arrogante qui rendit l’adolescent plus récalcitrant, moins muet.
Et parce que dans toute existence il faut un fléau, celle des Fischer bascula à cause d’un idiot ivre qui avait cru préférable de prendre le volant plutôt qu’un taxi. Irina, seule dans la voiture, mourut sur le coup, sans souffrance assura-t-on à ses proches. Toutefois, Samuel – qui était au téléphone avec elle au moment des faits – s’en voulut énormément. Son arrogance se mua rapidement en vrai rébellion contre la société. Il n’allait plus en cours, ne voyait que peu ceux qui constituaient son cercle d’amis depuis plusieurs années. Il n’aimait plus sa vie, comme l’avait toujours souhaité son grand frère. Ses seize bougies soufflées, il tanna son père pour partir en séjour à durée indéterminée en Italie, dans la ville natale de sa génitrice. A force de persuasion Stanley céda et le laissa partir. Ce qui fut extrêmement bénéfique pour Sam qui se découvrit une nouvelle famille en les personnes de son oncle, sa tante et ses cousins. Il resta deux ans chez eux, se sentant pour la première fois de sa vie utile et aimé, avant de louer un appartement à lui grâce à l’argent laissé par sa mère sous la forme d’une assurance-vie. En dépit de cette indépendance trouvée, Samuel a gardé contact avec sa famille par procuration et leur rend visite dès qu’il peut, ce qui équivaut à plusieurs fois par semaine.

Anecdote de la vie actuelle :

The sky turns to a different shade of blue,
After the rain,
My mind turns to a different point of view,
After the rain.

« Eh bien j’en ai pour environ 1h30, vous pouvez aller faire un tour et revenir après. »

« Euh… Oui d’accord à toute à l’heure… »

Un sourire niais sur le visage, Samuel hocha la tête en la regardant partir, ses yeux s’attardant sur l’étalage de peau parfaitement tannée que laissait dépasser la courte chemise de la demoiselle ; lorsqu’elle disparut de son champ de vision, il crut que sa poitrine allait se scinder en deux pour faire s’échapper son cœur dont les palpitations avaient doublé. Il resta un moment interdit, les clés de sa nouvelle cliente en mains, avant que la sonnerie de son téléphone ne vienne mettre un terme à cet instant d’égarement psychologique.

« Fischer, j’écoute ? »

« Fischer, j’écoute ! » répéta une voix guillerette à l’autre bout du fil, ce qui eut le don de faire soupirer le jeune homme. « C’est quoi ce ton super professionnel ? T’essayes de faire croire que tu es quelqu’un de sérieux ? Parce que ça n’est pas crédible du tout quand on te connait, tu sais ? »

« J’ai saisi, ouais. Où ? Quand ? Vers quelle direction ? »

« Tu penses que je t’appelle uniquement pour que tu me serves de chauffeur ? Tu me déçois Samichou, je pensais que tu m’estimais plus que ça. Parce que franchement… »

« Où ? Quand ? Vers quelle direction ? » reprit-il en levant les yeux au ciel.

« Chez moi. Dans cinq minutes. La Marina. »

« D’accord, je serai là dans vingt minutes. »

Il coupa court à la communication mais entendit tout de même l’écho d’un « t’es le meilleur Samichou » qui le fit sourire. Un jour, il lui dirait non. Un jour. Le regard de Fischer se porta une nouvelle fois vers la porte du garage par laquelle la vision de rêve dont il avait été témoin s’était éclipsée. Ses formes généreuses restaient ancrées dans son esprit comme s’il avait regardé le soleil trop longtemps pourtant, ce qu’il retenait d’elle était la façon dont elle l’avait regardé, il pouvait encore sentir le pouvoir de ses yeux noisette sur tout son corps. Il s’affaira sur la voiture amenée par la charmante créature, commença la vidange au moment même où son seul et unique employé – Manuelo, un pauvre type bedonnant qui avait pour lui de savoir faire semblant de réparer une voiture – avait la bonne idée d’arriver. Il lui confia la boutique pour une durée indéterminée et dut subir ses plaintes habituelles auxquelles il ne répondit pas, c’était déjà assez difficile d’être le patron à seulement vingt-deux ans, autant ne pas se mettre à dos le seul gaillard qui avait bien souhaité bosser pour un gamin de quinze ans son cadet.

Dix-huit minutes et onze secondes après avoir raccroché, Samuel rangea sa Camaro juste devant la silhouette familière de Monica Ricci qui souriait de toutes ses dents.

« Tu sais que je t’adore ? »

« Ouais… Quand tu recevras ma note de chauffeur, tu changeras sans doute de refrain. »

Monica lâcha un petit rire. « Tu ne me ferais pas payer. » Devant la mine sérieuse de Sam, elle se rembrunit. « Tu ne me ferais pas payer, dis ?! »

Le jeune homme reprit la route dans un vrombissement de moteur qui trahissait les nombreuses modifications dont il avait été victime et secoua la tête de gauche à droite.

« Tu me rassures, parce que je ne sais pas ce que je ferais si je devais acheter tes services, ça me ruinerait à coup sûr ! »

« Acheter mes services ? Je suis pas gogo danseur ! »

Il sentit un regard lourd se poser sur lui et aussitôt, il regretta ses paroles.

« Ca t’irait trop bien pourtant. Je t’imagine bien en petit slip léopard moulant… »

« Stop ! » Il appuya sur l’accélérateur pour arriver plus vite et, par la même occasion, être débarrassé de sa pipelette d’amie. « J’ai saisi mais non, tu peux t’enlever cette image de la tête. » D’une main, il se frotta le nez avant de se tourner vers la jeune femme. « C’est super dégradant en plus. »

Le reste du trajet se fit dans un silence presque complet s’il n’y avait eu les quelques commentaires de la part de Ricci sur la manière de conduire du garagiste. Il dut prendre sur lui de ne pas s’arrêter et la foutre dehors puisque si sa fierté ne supportait pas quelque chose, c’était bien les critiques à propos de sa conduite. Toutefois, son calvaire prit fin rapidement et il en oublia même sa rancœur quand la demoiselle déposa un baiser bruyant sur sa joue, il risqua même un « à la prochaine » avant de repartir en trombe. Peu motivé à l’idée de retourner au garage – avec tout cela, il en avait presque oublié la créature de rêve qui devait déjà être là-bas en train de rechercher son véhicule – il fit un détour pour se rendre chez sa meilleure amie histoire de décompresser un peu et se vider totalement la tête.

« Qu’est-ce que tu fous là ? »

« Bonjour à toi aussi, très chère amie, je suis également content de te voir, » la railla Sam avant de s’inviter à l’intérieur. « Je n’ai pas le droit de passer sans raison ? »

« Si, bien sûr, » répondit Tess avec un froncement de sourcils. « C’est juste étonnant que tu viennes aujourd’hui à cette heure alors que tu es censé bosser et qu’on se voit dans un peu moins de deux heures et demi au cinéma. »

Fischer leva vers elle un regard suspicieux puis l’illumination dans son esprit se représenta dans un « oh » suggestif.

« Cinéma, ce soir. C’est vrai. Ca m’était complètement sorti de la tête. »

Il se frappa le front avec la paume de sa main avant de serrer vite fait Tess dans ses bras – ce qui tira une grimace à cette dernière – pour ensuite disparaître aussi vite qu’il était arrivé. Il repassa à peine deux secondes plus tard alors que la jeune femme refermait derrière lui.

« Tu vois, j’ai bien fait de passer. »

Elle lui claqua la porte au nez.