MILENA PICONE » Together we will live forever.

I. Carte d’identité

Nom(s) : Picone.
Prénom(s) : Milena, Alessandra, Iris.
Surnom(s) : La plupart de ses amis, ainsi que sa famille, la surnomment Milou ou Mila. Au début, la jeune fille n’aimait pas ce premier surnom mais, au fil des ans, elle s’y est faite.
Âge : 21 ans.
Date et lieu de naissance : Le 11 avril, dans la ville éternelle de Rome.
Nationalité : Italienne.

Occupation : Milena est étudiante en faculté de littérature. Elle est la fière détentrice d’un baccalauréat mention « très bien ». Elle suit désormais des cours de littérature et de langues dans le but de devenir écrivain – s’il était possible qu’elle en vive – voire traductrice. En parallèle, elle est serveuse à La Nuvola Tatuata, un job qui lui permet de payer sa part de loyer.



III. Détails supplémentaires

Particularités :

- Rougir. Milena est une timide et, depuis toute petite, elle rougit à tout : commentaires positifs ou négatifs sur son travail, son apparence, etc. ; quand les beaux jeunes hommes ou les jeunes femmes dont elle admire la beauté surprennent son regard ; lorsqu’elle dit quelque chose dont elle a honte ou qui franchit ses lèvres sans qu’elle l’ait voulu ; après une bêtise, même si personne n’a rien remarqué ; quand on lui pose des questions sur sa vie, ce qu’elle veut faire plus tard ; quand elle s’énerve, même si c’est plutôt rare ; quand elle n’a aucune idée de la réponse à la question qu’on vient de lui poser ; quand elle se retrouve dans une fête où elle ne connaît personne à part l’organisateur ou l’ami(e) avec qui elle y va. Bref, toute situation peut être sujette aux rougissements de Milena. Et elle déteste ça. Cela dit, depuis quelques mois déjà, elle arrive de mieux en mieux à contrôler ce phénomène particulièrement énervant et espère bien progresser encore sur cette voix, même si ses amis et sa famille trouvent ça « trop mignon ».
- Pleurer. Milena adore ça. Souvent, on pense que pleurer, c’est seulement de la tristesse, on essaye toujours de cacher ses larmes pour une raison ou une autre. Pour Milena, pleurer est une façon d’exprimer ses sentiments, de se sentir en vie. Elle aime pleurer de rire – ce qui lui arrive souvent si vous lui racontez une bonne blague. Elle aime pleurer de tristesse, de douleur. Milena pleure quasiment devant tous les films car, même quand il n’y a pas une seule scène triste ou drôle, elle ne peut s’empêcher d’imaginer les conséquences des actes ou décisions des personnages. Et elle ne se retient pas de pleurer, même quand elle est au cinéma ou avec des amis. Ainsi, même si Milena verse énormément de larmes, elle n’en est pas pour autant une jeune femme triste et suicidaire, loin de là. Simplement, pleurer lui permet d’évacuer tout ce qui ne va pas, tout ce qui est de trop en elle. Et puis le goût salé de ses larmes n’est franchement pas désagréable.
- Ses amis. Si Milena est une timide et a plutôt du mal à aller vers les autres, elle a cependant beaucoup d’amis d’horizons divers et, surtout, deux meilleurs amis. En général, l’amitié se fait progressivement chez Milena et, à chaque fois qu’elle allait en vacances quelque part, elle ne se fait des amis qu’à la fin, rendant le départ difficile. Pour Milena, ses amis comptent énormément, notamment Andrea et Elena, qu’elle connaît depuis longtemps (Elena depuis le bac à sable) et avec qui elle a une relation fusionnelle. A Rome, ils étaient toujours fourrés ensemble, dormaient l’un chez l’autre, etc. Ils se connaissent par cœur. Milena s’estime chanceuse d’avoir des amis comme eux et elle n’hésite pas à leur dire combien elle les aime. Elle ne s’imagine pas une vie sans eux, même s’il semble que ce sera le cas à Naples. Elle s’est promis de les appeler quasiment tous les jours et Andrea lui a laissé nombre de ses sweat-shirts à l’effigie de vieux groupes de rock que Milena affectionne tant. Cela lui permettra de ne pas les oublier, selon lui. Même s’il n’y avait pas eu les vêtements, Milena aurait eu bien du mal à oublier ses amis romains.
- La musique. Milena est fan de musique. Cependant, ses goûts se limitent à certains styles. Par exemple, elle déteste tout ce qui est rap ou R&B car elle considère qu’il n’y a pas de musique à proprement parler, pas de véritable composition musicale. Ses goûts se portent plutôt vers la musique classique - elle est une fan des suites de Peer Gynt, composées par Edvard Grieg – ainsi que les bandes originales de film. Celle du Seigneur des Anneaux est sa préférée, elle ne peut s’empêcher de pleurer en l’écoutant et de frissonner quand le morceau est chanté par Renée Fleming. Elle aime également le rock, surtout les vieux groupes de hard ou glam rock, tels que Kiss, Scorpions, AC/DC, Led Zeppelin, Queen, Iron Maiden, etc. Elle apprécie également les groupes qui ont pris le relais et qui se catégorisent sous le métal, particulièrement quand il est symphonique ou atmosphérique. Elle est d’ailleurs une grande fan de Rhapsody et Lacuna Coil, deux grands noms italiens de ce genre. Enfin, Milena aime les musiques du monde, avec une préférence pour les musiques celtiques. Récemment, elle s’est découvert une passion pour la musique de Jack Johnson. En ce qui concerne la pratique musicale, petite, elle a fait du piano et un peu de guitare. Elle a arrêté car elle n’aimait pas le solfège et les cours de musique et a préféré continuer par elle-même. La musique fait partie intégrante de la vie de Milena, elle ne s’imagine pas vivre sans, ce serait impossible. La musique lui permet d’explorer des univers, de ressentir toutes sortes d’émotions et, surtout, elle l’inspire. Beaucoup de chansons, quelques notes, un concept-album, ont été à l’origine d’une des ses nouvelles ou l’un de ses poèmes. Cependant, si Milena ne compose pas de musique – bien qu’elle ait déjà essayé et écrit de nombreux textes à chanter – tout son imaginaire en est tributaire. Oui, la musique fait assurément partie du code génétique de la jeune romaine.
- Les écharpes. Milena n’est pas une dingue de la mode et, pourtant, elle collectionne les écharpes. De toutes les couleurs, de toutes les tailles, de toutes les matières. Du keffieh au cache-nez de montagne. Même lorsqu’il fait une chaleur insoutenable, Milena peut être vêtue d’une petite jupe et d’un débardeur, elle aura toujours une écharpe autour du cou. En fait, elle apprécie le contact de ce bout de tissu sur son cou, elle a l’impression d’être moins découverte et puis, cela protège sa gorge du froid les jours d’hiver. Si vous ne savez pas quoi lui offrir à son anniversaire, pensez donc à une écharpe !

Ce que les autres ne savent pas forcément :

- L'écriture. Si tout le monde connaît la passion de Milena pour la lecture et la littérature en général, ils ignorent que la jeune femme écrit. En fait, Milena a toujours caché qu’elle écrivait, même à ses plus proches amis. Non pas qu’elle en ait honte, mais elle est tellement perfectionniste qu’elle ne veut pas quelqu’un lise l’une de ses histoires qu’elle juge « médiocre ». Trouvant inspiration dans tout, elle noircit des pages et des pages. Elle possède ainsi une tonne de cahiers de brouillons – ceux qu’on achetait en primaire – remplit de son écriture plus ou moins appliquée selon les périodes d’écriture. Poèmes, nouvelles, romans, Milena écrit de tout et touche à tous les genres, de la poésie romantique à la nouvelle de science-fiction. Depuis quelques temps, son inspiration lui vient surtout au cours de ses rêves, qu’elle s’empresse de noter dans un carnet à son réveil avant de reprendre les bouts de phrases ou les idées au cours de la journée ou de la semaine. Ses habitudes d’écriture sont variées mais, afin de garder une intimité, elle écrit toujours quand elle est seule, sur son bureau, dans un parc, une bibliothèque ou n’importe quel lieu où elle se retrouve seule quelques heures. Malgré son insatisfaction perpétuelle, Milena garde précieusement tous ses écrits et, bien qu’elle se dise toujours qu’elle reprendra certaines histoires pour les retravailler, elle ne le fait quasiment jamais.
- Les animaux de compagnie. Milena n’aime pas les animaux de compagnie. Elle n’en a pas peur – sauf des gros chiens aux babines dégoulinantes – mais elle n’éprouve pas de sympathie pour les animaux de compagnie, qu’elle plaint de devoir subir l’autorité des humains. Elle n’a jamais dit cela à ses amis, qui sont nombreux à posséder chiens, chats, hamsters, rats ou perroquets. Petite, elle a eu des poissons rouges et même un rat, mais les voir dans un bocal ou une cage la remplissait de tristesse. Les pauvres bêtes étaient condamnées à tourner en rond ou dormir sur de la paille sans espoir de liberté. Quand elle a pris conscience de cela, elle a décidé de ne plus jamais avoir d’animaux de compagnie. De même qu’elle n’irait plus jamais au zoo voir les girafes et les lions se mourir lentement.
- Engagement. Milena est très intéressée par ce qui se passe dans le monde. Mais elle déteste parler de politique ou de mondialisation avec ses amis ou n’importe qui d’autre car elle ne souhaite pas se disputer à cause d’opinions divergentes. Il lui arrive souvent de s’indigner du propos des idiots ou de ce qui est dit à la télévision mais elle ne s’énerve que quand elle est seule, crachant alors son venin sur le journaliste télé ou sur le quotidien papier. Milena se sent particulièrement concernée par ce qui se passe dans le monde, mais sa timidité l’empêche de se mettre à agir pour aider la planète et ses habitants. Seule Elena arrive parfois à l’emmener à des meetings ou des manifestions pour tout et n’importe quoi – souvent n’importe quoi avec Elena.

IV. Autres
» Milena aime le bruit que font les avions quand ils passent dans le ciel. Ce son, comme si le ciel se déchirait, lui plaît d’une façon qu’elle ne pourrait pas expliquer. Elle aime ça, tout simplement. De même que, quand elle était petite, elle aimait ce jeu qui consistait à prédire quel genre de garçon elle épouserait en fonction des lignes tracées dans le bleu du ciel par les avions. Aujourd’hui, Milena ne se souvient plus de ce qu’une ligne signifiait mais, dans son souvenir, elle aurait dû se marier à autant de garçons blonds que bruns ou roux.
» Son parfum de glace préféré est menthe-chocolat. Côte desserts, elle raffole de tout ce qui peut contenir du miel. Elle adore cette vieille recette de la Rome antique, qui consiste à vider une datte de son noyau, que l’on remplace par une noix avant de badigeonner le tout dans du miel.
» Durant son enfance, elle fut l’heureuse gagnante de cinq poissons rouges à la fête foraine. Au bout de deux semaines, un seul était encore vivant, celui qu’elle avait appelé « Titanic ».
» Milena aime se brosser les dents. Petite, il lui arrivait même de manger le dentifrice. Aujourd’hui, elle aime simplement passer le temps qu’il faut dans sa salle de bain pour faire ce brin de toilette.
» Côte vestimentaire, Milena a un peu de mal à suivre la mode des italiennes, qui ne fait que changer d’un mois à un autre. Aussi, elle préfère s’habiller selon son bien-être et privilégie les jeans, de vieux tee-shirts et sweat-shirts. En revanche, elle ne quitte jamais une écharpe, qu’elle porte continuellement, même en plein été.
» Milena déteste qu’on se serve dans l’assiette des autres ou directement dans la casserole ou le plat. Sa mère a cette fâcheuse tendance, ce qui exaspère la jeune fille au plus haut point.
» Elle n’est pas croyante. Du moins, pas dans les religions monothéistes les plus répandues. Milena est plutôt une adepte de la mythologie et se surprend parfois à croire à ces divinités anciennes – qu’elles soient romaines, celtes ou assyriennes.
» Elle ne fume pas. Ni ne boit. Elle n’a jamais essayé de se droguer, non plus. Tout cela ne l’a jamais intéressé.
» Milena prend toujours son petit-déjeuner en pyjama. Elle déteste être déjà habillée car elle a alors l’impression que la journée a déjà commencée et que ce n’est plus l’heure pour petit-déjeuner. Elle préfère donc déguster ses céréales et son jus d’orange encore vêtue de son pyjama.
» Elle aime l’odeur de l’herbe fraîchement coupée.
» Si Milena a obtenu son permis de conduire – au bout de la deuxième fois – elle déteste conduire. Notamment sur l’autoroute car elle panique comme une folle quand la vitesse est trop importante. Elle préfère conduire dans les campagnes car même la conduite en ville la stresse.




V. Conclusion

Avatar : Olivia Thirlby.

Pseudo : Anarya. Marie Butler.
Garçon ou fille : Fille.
Où avez-vous connu le forum ? Hum... Comme je suis tous les forums des créatrices de celui-ci. Et puis j'étais sur la première version (même si, honte à moi, je n'y étais pas beaucoup présente ).
Commentaires : Gerard Butler, c'est l'homme parfait du monde entier. Sinon, aucun.

II. Biographie

Contexte familial : Milena est née dans une famille plutôt modeste à Rome. Sa mère, Rossana est conseillère d’orientation dans un collège tandis que son père, Gonzalo, est concessionnaire pour une grande marque d’automobiles allemandes. Milena a un petit frère de deux ans son cadet, Paolo. L’enfance et à l’adolescence Milena se sont ainsi déroulées dans une certaine tranquillité, parfois monotonie, dans un quartier de Rome. Elève travailleuse mais plutôt discrète, ses parents n’ont jamais eu à se plaindre de ses notes ou de son caractère. Elle doit faire partie des rares jeunes filles pour lesquelles la crise d’ado n’est passée que par quelques problèmes d’acné au collège et des bagarres avec son frère, mais jamais elle ne s’est disputée avec ses parents sur quoi que ce soit. Milena a eu la chance de grandir dans une famille aimante, adepte des réunions entre nombreux cousins, oncles et tantes lors des grandes vacances ou des anniversaires de mariage des grands-parents. Oui, Milena considère qu’elle a eu une enfance heureuse, que ses parents ont accepté ses choix et ses envies et lui ont toujours laissé la liberté de découvrir par elle-même les problèmes auxquels les adultes sont confrontés, tout en la conseillant quand elle en avait besoin. Malgré son récent déménagement, Milena reste très proche de ses parents et de ses amis restés à Rome.

Anecdote de la vie actuelle : Les clés tintèrent contre la poignée de la porte tandis que celle de l’appartement tentait vainement d’entrer dans la serrure. Après une bonne minute à essayer d’ouvrir la porte, Milena se décida à procéder enfin selon une certaine logique : déposer l’immense carton sur le sol, puis ouvrir la porte. Ce qui se révéla plus simple et plus rapide. Une fois la porte ouverte en grand, Milena reprit son lourd chargement et entra dans son nouvel appartement. C’était la première fois qu’elle venait à Naples et son voyage en taxi depuis la gare lui avait montré une ville qu’elle appréciait déjà. Peut-être le soleil avait-il aidé dans cette appréciation. D’une aile de pigeon digne d’un footballeur, la jeune romaine referma la porte d’entrée et se mit en tête de trouver un endroit où poser ses nouveaux bagages. D’un coup d’œil, elle repéra la chambre où étaient déjà posés deux cartons et un sac de voyage, apportés quelques jours plus tôt par l’un de ses amis qui passait par Naples pour aller en vacances. Son ou sa colocataire – Milena ne l’avait pas encore rencontré ni ne savait si ce serait une fille ou un garçon (vive les agents immobiliers !) – avait donc élu domicile dans l’autre chambre. Milena s’empressa alors de prendre possession de sa pièce et d’y déposer son carton avec un long soupir de soulagement. Elle sentait déjà les courbatures dans ses bras.

C’est avec plaisir qu’elle se laissa tomber sur le lit. Milena se serait bien endormie comme ça, toute habillée, mais il fallait qu’elle commence à déballer ses affaires ou bien tout resterait dans ses cartons encore longtemps. Elle se redressa et posa ses mains sur ses cuisses, réfléchissant à quel carton il était le plus judicieux d’ouvrir en premier. Après moult hésitation, Milena choisit celui qui était le plus proche de son lit – question pratique. Elle arracha le scotch avec rudesse, manquant de se retourner un ongle. Mila sortit alors les premiers objets : un radioréveil, des serviettes de bains, une housse remplie de disques, des gants de toilette, des cahiers, des albums photos, une pile de livres… Milena avait vraiment rangé ses cartons n’importe comment. Elle se leva et entreprit de ranger les objets qui reposaient sur son lit. Tout trouva sa place, hormis les quelques livres que Milena hésitait à déposer sur une étagère, sa table de chevet ou… ailleurs. Sa réflexion prit fin quand l’un des marque-pages glissa sur le sol. La jeune fille le récupéra : il était au nom d’un bar de Rome. Celui où elle l’avait rencontré…

Flash Back a écrit:

La musique électro était forte ce soir et n’était pas vraiment au goût de Milena. Elle entendait vaguement les vantardises de son ami Andrea à l’autre bout de la table tandis qu’elle sirotait son cocktail sans alcool mais rempli de sucre. Comme toujours, Elena et lui avaient réussi à traîner la timide Milena dans ce bar qu’ils affectionnaient tant – même si certaines soirées étaient « vraiment nazes » selon Elena. Il semblait que ce soir appartenait à cette catégorie si c’était bien pour cela que ses deux amis se disputaient. Milena écouta quelques instants la conversation de ses voisins, de vagues connaissances – l’une des filles étaient dans sa classe. Puis elle détourna son attention vers le reste du bar où la piste de danse était bondée par des jeunes à fond dans le rythme de la musique. Elle en était à la moitié de son verre quand il y eut un peu de nouveau dans cette soirée où elle s’ennuyait sérieusement.

« Clém’ ! Content que tu sois venu ! »

Andrea s’était levé pour accueillir ce qui semblait être un de ses bons amis. Milena ne l’avait jamais vu auparavant et son prénom lui semblait bizarre. Elle rougit quand le garçon posa les yeux sur elle. Déposant son verre sur la table, elle détourna les yeux et attendit qu’Andrea fasse les présentations.

« Les amis, je vous présente Clément. Il est français, on s’est rencontré en colonie de vacances, quand on était gosse. »

Puis il présenta au jeune français tous les amis présents autour de la table. Milena connaissait Andrea depuis plusieurs années et, bien qu’elle avait l’impression de le connaître par cœur, voilà qu’elle apprenait qu’il avait été en colonie de vacances. Elle se retint de rire et les présentations arrivèrent jusqu’à elle. Clément était plus grand qu’elle, des yeux incroyablement bleus et une tignasse d’un noir de jais en guise de cheveux. Une barbe naissante lui donnait un air plus vieux bien que son visage criait le contraire. Milena le trouva séduisant – le charme français, certainement. Elle murmura un « salut ! » idiot teinté de rougeur sur les joues. Intérieurement, Mila se maudissait de rougir tout le temps pour un rien. Elle se rassit, retourna à sa boisson et laissa ses cheveux tomber devant ses yeux pour se cacher derrière. Vivement que la soirée se termine ! Surtout qu’elle n’avait vraiment à dire à ses voisins. Certains s’empressèrent d’ailleurs de rejoindre la piste de danse et Milena en profita pour se laisser glisser sur la banquette et rejoindre Elena. Le reste de la soirée se déroula ainsi, Milena sirotant son cocktail, Andrea racontant à qui voulait l’entendre toutes les bêtises qu’il avait faites avec Clément en colo, Elena ajoutant des commentaires sarcastiques qui ne manquaient pas de faire pouffer Milena. Quant au français, il ne se gênait pas pour rappeler à Andrea que les événements ne s’étaient pas toujours déroulé en sa faveur, comme il le racontait. Il ponctuait ses interventions de clin d’œil et de sourires aux filles pour faire enrager son ami d’enfance. Et Mila rougissait à chaque fois. Nan mais quelle gourde ! Quand elle releva la tête, Elena s’était éclipsée vers les toilettes et Andrea était parti au bar passait une nouvelle commande. Un silence relatif s’installa entre Milena – qui ne savait absolument pas quoi dire – et Clément – qui devait certainement la prendre pour une idiote. Pourtant, il lui sourit à nouveau et entama la discussion. Il parla pendant cinq bonnes minutes, lui posant des questions sur ce qu’elle faisait et ne récoltant que des hochements de tête affirmatifs, parfois quelques mots. Si la conversation n’était pas déplaisante – Clément était vraiment charmant – Milena fut bien contente quand Andrea revint les bras chargés de verre remplis jusqu’au débordement. La soirée se poursuivit en rires et anecdotes diverses jusqu’à ce que la musique trop puissant fatigue les cerveaux. Laissant les autres, les quatre sortirent du bar et Andrea passa ses bras autour des épaules de ses deux meilleures amies. Elena lui donna un coup de coude dans les côtes pour lui faire desserrer sa prise et Milena ne réagit même pas, trop habituée à ce geste de la part du jeune homme. Clément s’en allant dans la direction opposée, ils se séparèrent là, promettant de se revoir bientôt, de remettre ça. Milena et Elena lui firent signe de la main et repartirent avec Andrea.

« Il t’a tapé dans l’œil, hein Milou ? » la petite tape d’Andrea la réveilla quelque peu.
« Hein ? Nan, même pas vrai ! »
« Allez ! Avoue ! On te connaît trop bien de toute manière, et ça se voit. »
« Mais arrêteeeeeez ! » Milena avait un sourire niais sur le visage et rougissait.
« En tout cas, je crois que c’est réciproque. »

Milena leva le visage vers son ami et son expression la laissa perplexe.

Milena remit le marque-page dans le livre et le referma, le visage soudain pensif. Ses yeux s’embuèrent mais elle empêcha les larmes de couler. Si Andrea ne lui avait pas présenté Clément ce soir-là, peut-être serait-elle encore capable de vivre à Rome et continuer sa vie là-bas. Ces deux derniers mois, elle avait essayé d’oublier, de tourner la page, mais cela s’était révélé plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. Ignorant la douleur qui s’immisçait dans son cœur, Milena plaça les livres sous son lit, attendant de leur trouver un meilleur endroit. Elle s’empara alors du second carton et procéda à son ouverture avec un peu plus d’application. Celui-ci contenait encore des livres et des cahiers ainsi que tout un tas de babioles diverses offerts par sa grand-mère paternelle pour décorer son nouvel appartement : des statuettes en forme de lutin, des cadres pour mettre des photos, une paire de rideaux plutôt hideux, des bougies, etc. A nouveau, elle déversa le tout sur son lit, replia le carton et tria les affaires pour les ranger. Dans tout son fatras, Milena tomba sur une photo un peu cornée. Pour la seconde fois, elle ressentit comme une aiguille qui se plantait dans son cœur. Sur ce cliché étaient réunis Clément et elle. Elle se souvenait parfaitement de ce jour, comme tous ceux qu’elle avait passé avec lui.

Flash Back a écrit:

« Milena ? Pourquoi restes-tu avec moi ? Tu sais pourtant… »
« Je sais. »

Allongés dans l’herbe, à observer les formes des nuages dans le ciel bleu, les deux jeunes gens n’avaient pas brisé le silence quasi religieux de ce moment jusqu’à cet instant. Cela faisait désormais deux mois depuis leur première rencontre. Et Milena n’avait pas peur de le penser : elle était amoureuse. Malgré l’apparence qu’avait Clément depuis de nombreuses semaines, malgré sa maladie, elle était véritablement amoureuse de lui. C’est Andrea qui lui avait expliqué. Voyant sa meilleure amie s’enticher du jeune français, il avait préféré lui révéler que Clément était malade. Si Milena avait été réellement étonnée, il était trop tard pour faire marche arrière dans ses sentiments et, même quand Clément lui parla de son cancer, elle n’avait pas eu envie de s’en préoccuper. Après tout, ne pouvait-on pas le guérir, de nos jours ? Son optimisme s’était fissuré en cette magnifique journée, dans un parc public quasiment vide de Rome. Clément lui avait fait part du dernier diagnostic des médecins qui le suivaient : sa tumeur était beaucoup trop importante. Ses révélations ne mentionnèrent pas le nombre de mois qu’il lui restait. Malgré son envie de sincérité, il ne pouvait pas encore se résoudre à lui annoncer l’échéance – de même qu’il n’arrivait pas encore à l’accepter. Pourtant, Milena vint se blottir dans ses bras et savoir qu’elle était là le réconfortait. Quant à Milena, elle avait conscience de ce qu’il lui disait et que les jours étaient comptés. Mais elle n’arrivait pas à se faire à l’idée de la disparition du garçon qu’elle aimait. Elle voyait sa fatigue permanente, sa perte de l’appétit, son regard souvent dans le vague. Mais elle n’arrivait pas à se dire que, bientôt, il ne serait plus là. Qu’elle ne sentirait plus son cœur battre quand elle se serrait contre lui.

« A ton avis, à quoi ressemble le Paradis ? »

Se rapprochant un peu plus de lui, elle leva les yeux sur son visage, essayant de déchiffrer son regard à la fois absent et interrogatif.

« Qui te dis que tu n’iras pas en Enfer ? » lui répondit Milena avec un sourire malicieux.
« Tu n’as pas tort ! » fit-il en riant. « Ma grand-mère me le disait à chaque fois que je cassais quelque chose chez elle. »

Le voir rire donna du baume au cœur de la jeune romaine. Elle en profita pour l’embrasser dans le cou. Clément lui rendit un baiser avant qu’il ne la repousse pour attraper son appareil photo numérique qu’il emportait toujours avec lui. Il se rallongea à côté de Milena en tenant le numérique à bout de bras.

« Fais un beau sourire ! »

Milena préféra une grimace et, quand ils regardèrent la photo sur le minuscule écran, ils éclatèrent de rire. Clément recommença plusieurs fois tandis qu’ils adoptaient différentes poses plus ou moins sérieuses.

« Il faudra que j’en développe certaines. Tu fais vraiment une de ces têtes… »
« Parce que tu crois que t’es mieux, peut-être ? Nan mais ! » fit-elle en le tapant sur le ventre avant de se redresser. Il profita de son mouvement pour se relever également et l’attraper par la taille avant de la faire basculer sur le côté et la chatouiller jusqu’à ce qu’on entende plus que les rires de Milena, qui se communiquèrent bien vite auprès de Clément. Quand Mila n’eut plus assez de souffle pour continuer à rire, il s’arrêta et se pencha sur elle. Milena l’entoura de ses bras et il lui donna un baiser rempli d’amour.

« J’ai trouvé mon paradis. » lui murmura-t-il à l’oreille entre deux baisers.

Milena déposa la photo sur sa table de chevet. Elle sourit en voyant les expressions que Clément et elle faisaient dessus. On voyait beaucoup plus d’herbe que leurs deux corps mais cela était bien suffisant. Clément essayait de l’embrasser tout en gardant les yeux rivés sur l’objectif tandis qu’elle grimaçait, feignant de redouter ce fameux baiser. Ils en avaient fait beaucoup d’autres mais Milena avait toujours préféré celle-là car elle reflétait le bonheur qu’ils avaient vécu ensemble, les moments de fous rires qu’ils avaient partagés. La jeune femme avait gardé toutes les photos qu’ils avaient réalisées ensemble mais elle avait préféré n’emmener que ses préférées à Naples – même si le choix fut plus que difficile. Milena se coucha sur le ventre sur son lit, faisant tomber avec sa jambe tous les objets qui y traînaient encore et se focalisa sur la photo. Son insouciance de l’époque s’était rapidement envolée quelques semaines plus tard.

Flash Back a écrit:

Dans les couloirs aseptisés de l’hôpital, Milena se sentait bizarre. Elle n’avait quasiment jamais fréquenté ce genre d’endroit – à part pour se faire recoudre le genou aux urgences quand elle avait 6 ans. L’infirmière à l’accueil lui avait donné un numéro de chambre avec un sourire compréhensif et lui avait indiqué la direction d’un geste vague de la main. Milena avait pris son courage à deux mains pour y aller toute seule et elle redoutait, comme elle avait hâte, de revoir Clément. Elle croisa plusieurs médecins et infirmières sur sa route avant de trouver la chambre. Mila pénétra timidement dans la chambre après avoir frappé. Clément l’accueillie avec un sourire comateux et elle s’approcha en le lui rendant. Elle ne l’avait pas revu depuis maintenant deux semaines, depuis qu’il était entré à l’hôpital, et elle fut choquée par la transformation physique de son petit ami. Il semblait encore plus amaigri et sa fatigue était désormais plus que visible.

« Comment vas-tu ? »

La bêtise de sa question la frappa de plein fouet.

« Mieux. Maintenant que tu es là. » répondit-il avec un sourire difficile.

Milena prit sa main dans la sienne. Voir des fils et des aiguilles parcourir son corps lui faisait mal au cœur. De sa main libre, elle amena le siège jusqu’au lit du malade et s’assit, tenant toujours sa main serrée dans celle de Clément.

« Je ne voulais pas que tu me vois comme ça. » Il reprit son souffle. « Mais ta présence me manquait. Je suis content que tu sois venue. »
« Je serais venue beaucoup plus tôt si tes parents ne m’en avaient pas empêchée. »

Clément acquiesça. Le ton de Milena n’avait pas été méchant sur cette remarque. Ils comprenaient tous les deux la réaction de la famille du garçon. La jeune romaine porta la main de Clément contre sa joue et le regarda. Si elle avait eu la possibilité de faire un vœu, de posséder un pouvoir magique ou n’importe quoi d’autre, elle aurait souhaité que Clément se rétablisse et qu’ils restent ensemble pour toujours. Elle ne voulait pas pleurer devant lui, elle avait de croire en l’espoir. Quelques jours plus tôt, elle s’était rendue dans une église pour prier. Sa propre démarche l’avait étonnée, elle qui ne croyait pas en la religion chrétienne. Mais elle y était restée deux heures, assise sur un banc à regarder la statue de la Vierge Marie.

« Je t’aime, Milena. »

Cette déclaration la tira de ses pensées et elle manqua d’éclater en sanglots. Ce n’était pas la première fois qu’il le lui disait mais, dans cette situation, il lui semblait que ce serait la dernière. Son élan pour lui répondre fut coupé par une infirmière, qui lui demanda de sortir, les visites étant désormais terminées. Milena se leva et embrassa Clément, qui mit fin à son baiser un peu trop rapidement.

« Je reviendrais demain. » lui souffla-t-elle à l’oreille.

Milena détacha son regard de la photo, et elle s’allongea sur le dos, les bras derrière la tête. Elle bougea quelques instants pour trouver une position plus confortable et ses yeux fixèrent le plafond d’une manière un peu vague, sans véritablement le voir. Si elle avait su que ce jour-là avait été le dernier, Milena lui aurait dit une dernière fois qu’elle l’aimait. Bien sûr, il le savait déjà. Mais elle aurait voulu tout de même lui dire. Elle aurait voulu dire et faire tellement de choses !

Flash Back a écrit:

Assise en tailleur sur le canapé, Milena regardait tranquillement les dessins animés tout en mangeant son bol de céréales matinales. Profitant de cette journée libre, elle s’était réveillée tard et c’est encore en pyjama qu’elle prenait son petit-déjeuner. La journée promettait d’être magnifique. Pas particulièrement attentive à ce que diffusait la chaîne, Milena attrapa le programme télé qui traînait sur la table basse et l’ouvrit à la page du jour. A cette heure-ci, à part des dessins animés, il n’y avait rien de bien intéressant et, vu l’heure, il était un peu tard pour mettre un DVD. Le téléphone sonna, ce qui mit fin aux réflexions télévisuelles de Mila. Déposant son bol sur la table, elle se précipita vers l’appareil.

« Allô ? »
« Mademoiselle Milena Picone ? »
« Oui, c’est moi-même. »
« Je suis le docteur Canale. Nous nous sommes vus hier, après votre visite. »
« Oui. »

Silence. Milena avait l’impression de connaître déjà ce qui allait suivre.

« Je… Votre… Je suis désolé, mademoiselle. (…) Votre ami est décédé cette nuit. (…) Mademoiselle ? »
« Oui, je suis là. Merci. »

Elle n’entendit pas la réponse du médecin en déposant le combiné. C’est sans être sûre d’avoir correctement raccroché qu’elle se dirigea vers le canapé. Elle s’assit et regarda le téléviseur. Sa réaction lui semblait incongrue. N’aurait-elle pas dû pleurer ? Crier ? Milena attrapa le bol de céréales, puis le reposa – elle n’avait pas faim. Elle resta ainsi devant la télévision pendant une bonne heure, le menton sur ses genoux, jusqu’à ce que toute la portée de l’annonce du médecin fasse son effet dans son cerveau. La digue s’ébrécha et un flot de larmes mouilla les manches de son vêtement tandis qu’elle se laissait aller à son chagrin.

Pendant des semaines, Milena s’était laissée emportée par sa peine. Elle avait dormi plus que nécessaire, peu mangé, beaucoup pleuré et s’était posé de nombreuses questions. Comment ferait-elle sans lui ? Retrouverait-elle un jour une relation comme celle-là ? Arriverait-elle à refaire sa vie ? Etait-il au Paradis ? Aujourd’hui, elle aimait à s’imaginer que Clément se trouvait en chaque chose du monde qui l’entourait et que sa conscience était peut-être dans les nuages, comme les anges des peintres italiens et veillait sur elle depuis le ciel. De nombreuses autres interrogations furent comme celles-là. Cependant, jamais elle ne pensa à : et si je le rejoignais ? Milena ne saurait dire pourquoi, mais cette pensée ne lui traversa jamais l’esprit, elle était peut-être trop lâche pour penser à sa propre mort. Et cela n’aurait pas plu à Clément qu’elle ait ce genre de pensées morbides. De toute manière, les ruminations de Milena ne la menèrent jamais jusqu’à cette réflexion, car elle pouvait compter sur ses meilleurs amis, Andrea et Elena, qui réussirent à la sortir de sa chambre et à rafraîchir son esprit sur la beauté de la vie romaine, le bonheur de retrouver ses amis…

Citation :

« Alors ça y est, tu nous quittes ? »
« Oui… Enfin, je ne pars pas au bout du monde, quand même ! »
« Arrête, c’est super loin, Naples ! »

Milena leva les yeux au ciel. Elena avait toujours un peu tendance à exagérer les événements et les distances. Elle vérifia une dernière fois qu’elle n’avait rien oublié avant de se tourner vers Andrea qui, solennellement, posa ses mains sur les épaules de Milena et prit une grande inspiration.

« Milena. Tu ne parles pas aux inconnus. Même s’ils te proposent des bonbons. Tu regardes à gauche et à droite avant de traverser. Tu te laves les dents avant de te coucher. Tu… »
« T’es con, Andrea. »
« Je ferais aussi attention à tes super-sweats, et je vous enverrais des cartes postales, des textos, des mails… »
« Vous êtes vraiment bêtes tous les deux. »

Cette fois, ce fut Elena qui leva les yeux au ciel. Puis ils se mirent à rire et, quand l’annonce de la gare annonça que le train allait bientôt partir, Milena serra ses amis fort dans ses bras, qui lui frottèrent le dos à le lui brûler, avant qu’ils ne relâchent leur étreinte. Elle les embrassa encore une fois en leur promettant mille et une choses avant de se précipiter dans le train. Comme dans les films, une fois installée, Milena ouvrit la fenêtre et fit de grands signes à ses meilleurs amis, toujours sur le quai et peut-être bientôt en train de se disputer. Milena partait vers l’inconnu et elle sentait qu’Andrea et Elena allaient lui manquer.

Oui, ils lui manquaient déjà. Aujourd’hui, Milena allait commencer une nouvelle vie et, même si jamais elle n’oublierait sa relation avec Clément, elle avait envie de tourner la page, découvrir quelque chose de nouveau et, malgré sa timidité maladive, se faire de nouveaux amis.
« Allez ! C’est pas tout ça, mais il vaudrait mieux que j’ai fini de ranger avant que mon – ou ma – coloc’ arrive ! »