Dolce Vita a Napoli
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 I feel like I'm not gonna make it [R]

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Cristinna Amarelli

Cristinna Amarelli


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MessageSujet: I feel like I'm not gonna make it [R]   I feel like I'm not gonna make it [R] EmptyLun 7 Juil - 4:15

Cristinna dévala les escaliers de l’immeuble où ils vivaient et referma brutalement sa veste autour d’elle en passant la porte. Ses pas étaient rapides, secs, empreint d’une rare tension. Son visage était trop impassible, presque robotique dans sa façon de respirer, de battre des cils. Le soleil avait depuis un moment amorcé sa descente derrière les arbres du quartier, enveloppant Cristinna d’une obscurité qui l’aurait rendu nerveuse si elle n’avait pas connu ce coin comme le fond de sa poche. Et si elle n’avait pas été si chamboulée.

Cette soirée avait eu un début comparable à toutes les autres. Elle s’était précipité dans les bras de Luca dès qu’elle avait mit les pieds dans l’appartement, s’était souvenue, une fois de plus, combien elle l’aimait et ne s’était pas gênée pour le lui faire savoir. Ils avaient préparés le dîner. Manger. Et à un moment sur lequel elle n’arrivait pas vraiment à mettre le doigt, ça avait dégénéré. La raison initiale était sans doute puérile, comme l’était la majorité des éléments déclencheurs à leurs disputes. Rapidement, le ton avait monté, et Cristinna s’était empressé de quitter l’appartement. Parce qu’elle préférait s’exiler de chez elle que de se dire que la chose à laquelle elle tenait le plus au monde était trop explosif pour tenir.

Le premier coup de tonnerre lui avait arraché un sursaut et elle avait accéléré le pas, consciente de sa stupidité. Prendre la voiture pour traverser le simple quartier qui la séparait de la maison des Manzoni lui avait parut insensé, à ce moment là. Maintenant, non seulement elle s’impatientait de croiser le regard apaisant de Damiano, mais elle craignait aussi qu’un orage éclate au-dessus de sa tête. L’image qu’elle donnerait à son ami n’en serait que plus élogieuse.
La rapidité grandissante de ses pas n’arrivaient toutefois pas à éloigner ses pensées de ce qui la torturait. Elle revoyait le regard froid de Luca, entendait de nouveau ses propres paroles et sentait la porte claquer en chacun de ses muscles. Le bruit approchant de l’orage qui se préparait n’arrangeait en rien le trouble dans lequel elle était plongé et la première goutte qui lissa sur le bout de son nez lui arracha une larme. Elle fut un moment tentée d’arrêter là sa marche effrénée pour offrir son visage aux gouttes dont l’arrivée se faisait sentir, mais abandonna l’idée en songeant aux larmes qu’elle verserait sûrement. Ce qu’elle détestait pleurer.

La maison des Manzoni devint visible alors qu’elle tournait un coin de rue, provoquant chez elle un soulagement qui lui arracha une deuxième larme. Suivie d’une troisième, à laquelle se joint finalement un véritable torrent qui se mêla aux gouttes plus fréquentes qui s’écrasèrent sur le sommet de sa tête. Estomaquée d’avoir si peu de contrôle sur ses émotions, Cristinna couvrit sa bouche de la paume de sa main et étouffa un sanglot. C’était ridicule. Tout bonnement ridicule.

En quelques enjambées, elle avait rejoint le porche du N23. Elle prit sagement la peine de balayer de ses joues une quelconque trace de larme avant de lever le poing et de frapper à la porte. Son arrivée était imprévue, comme toujours. La garantie que Damiano se trouvait chez lui, inexistante. Mais elle en avait tellement besoin.
Un nouveau sanglot la prit alors que la porte s’ouvrait, révélant une petit brune aux cheveux légèrement humides, préoccupée par des larmes qu’elle souhaitait à tout prix voir disparaître de sur ses joues. La vulnérabilité avait prit toute la place, effaçant le cran qu’on lisait habituellement dans ses yeux et le sourire qui couvrait généralement ses lèvres. Ne restait qu’une petite chose, en larme, sur le seuil d’une maison de Naples.


« Je s-sais pas ce qui me prend… », finit-elle par hoqueter entre deux sanglots.
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Damiano Manzoni

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MessageSujet: Re: I feel like I'm not gonna make it [R]   I feel like I'm not gonna make it [R] EmptyJeu 10 Juil - 21:15

Un vendredi soir tout ce qu’il y avait de plus banal. Une maison silencieuses et vidée de ses occupants – à l’exception de l’un des habitants –, une télévision allumée et branchée sur une chaîne de sport prénommée ‘Eurosport’ sur laquelle passait actuellement un match de foot, une table basse dévastée par un imposant bout de carton dans lequel des restes de pizza sommeillaient tandis qu’à côté leurs voisines les canettes de bière vides trônaient tristement. Rien de plus anodin, n’est-ce pas ? Sans compter la présence d’un jeune homme étalé tel un pacha sur le sofa, les jambes étendues, croisées et posées sur la petite table du salon. Torse nu, seulement vêtu d’un bas de pyjama bleu marine, Damiano profitait pleinement de son triste sort qui consistait notoirement à se laisser vivre de la meilleure manière qu’il soit, du moins pour un homme. La solitude en ce début de week-end n’avait pas uniquement des inconvénients, outre le fait de se retrouver seul alors qu’il pourrait éventuellement prendre du bon temps comme les jeunes gens de son âge, il pouvait se satisfaire de n’avoir personne sur le dos pour lui rappeler les bonnes attitudes à avoir quant à l’entretien d’une maison. Il n’y avait personne pour régenter sa vie et l’obliger ou l’interdire de faire certaines choses. Il était ni plus ni moins libre et cela se sentait clairement. Comme bien souvent, ses parents s’étaient octroyés un petit week-end sabbatique au Nord de l’Italie, rejoignant des amis à Milan après avoir effectué leur habituelle escale d’un jour à Venise. En somme, il avait toute une maison rien que pour lui et pour une durée de quarante-huit heures précisément. Certains pourraient y voir là une occasion d’inviter du monde mais Damiano, lui, y voyait surtout une opportunité d’être enfin tranquille et d’avoir un peu d’intimité pour changer.

La télécommande dans une main, l’autre logée derrière la nuque, le jeune Italien ne cessait de changer de chaînes, faisant répétitivement le tour des centaines qu’ils pouvaient posséder avec le câble. Mais aucune d’entre elles ne semblait pourtant le satisfaire depuis la fin du match de football. Alors que de fines gouttelettes venaient taquiner les carreaux de la maisonnée, des coups vifs furent portés à la porte, ce qui eut pour effet de le faire sortir de sa moitié de léthargie. Eteignant la télévision d’une seule pression du doigt, il tourna la tête en direction du hall d’entrée et fronça les sourcils devant ce manque cruel de compassion. Lui qui ne demandait rien à personne si ce n’est d’être oublié l’espace d’un week-end, il fallait que l’on vienne le déranger à une heure tout sauf raisonnable. L’heure du dîner était largement dépassée, passer à l’improviste était par conséquent bien malpoli car dans tous les cas, il n’avait rien à offrir et ne comptait surtout pas préparer quelque chose en quatrième vitesse. Se remettant très lentement debout, il attrapa le carton de pizza et les trois canettes vides avant d’aller les jeter dans les récipients appropriés situés dans la cuisine. Par la suite, il repassa dans le salon et se dirigea vers la porte, qu’il consentit seulement à ouvrir. Ce qu’il vit ne l’étonna guère. Cristinna. Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? Il n’y avait qu’elle pour passer à des heures improbables au domicile familial sans prévenir. Sans même connaître au préavis le pourquoi du comment de sa visite, il était sûr à 100% que la raison portait le pénible nom de Luca. Une fois encore, il allait devoir jouer l’épaule amicale et attentive, apte à panser les moindres de ses blessures intérieures. Seulement cette fois-ci, un énième détail entrait en compte ; elle pleurait ou avait pleuré. Ce qui n’était pratiquement jamais le cas lorsqu’elle venait chercher du réconfort chez lui.


« C’est encore à cause de ce bouffon ? » Cracha-t-il avec amertume et harassement, lassé de toutes ces histoires entre elle et son copain. Sa patience connaissait certaines limites – la plupart infranchissables pour l’espèce humaine –, cela ne le dérangeait aucunement qu’elle vienne s’appuyer sur lui lorsque le besoin s’en faisait ressentir mais sa maison n’avait aucunement l’allure d’un bureau des pleurs. Il fallait qu’elle règle les problèmes avec son copain car outre le fait d’en souffrir elle-même, elle en venait à assommer et agacer ses proches, dont lui. Qu’elle se dispute avec lui, passe encore. Mais qu’elle ne prenne pas en compte ses multiples conseils et qu’elle revienne à chaque fois frapper à sa porte pour les mêmes raisons, non. Cela ne pouvait tout simplement pas durer.

Agrippant sa main, il l’attira doucement à l’intérieur de la maison, refermant la porte derrière elle. Après une journée harassante, il était contraint de se remettre de service pour l’écouter. Damiano était un ami fidèle mais il était certain que ce qu’elle avait à lui dire n’allait pas lui plaire. Sa journée avait été longue et éprouvante, son arcade sourcilière droite sérieusement amochée – vestige d’un combat récent – en témoignait parfaitement. D’un geste extrêmement doux, il dégagea son visage des quelques mèches humides et encombrantes et passa symétriquement ses deux pouces sous ses yeux pour effacer toute trace de tristesse pouvant s’y trouver.
« Je t’écoute. Que s’est-il passé cette fois ? »
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Cristinna Amarelli

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MessageSujet: Re: I feel like I'm not gonna make it [R]   I feel like I'm not gonna make it [R] EmptyLun 4 Aoû - 2:45

L’arrivée de Damiano dans son champ de vue brouillé par les larmes lui procura en premier lieu l’apaisement immédiat que lui apportait sa simple présence, et la dernière larme sécha sur sa joue avant même qu’il n’ait ouvert la bouche. Les premières paroles qu’il prononça, elles, firent apparaître sur les joues basanées de l’Italienne deux subtils ronds rosés, preuves de la soudaine culpabilité qu’avait fait jaillir les quelques mots visiblement désagréables qui avaient servis à expliquer son arrivée. Elle venait le voir parce qu’elle avait besoin de lui. En totale connaissance de sa propre opinion quant à ce qui en faisait une cliente si régulière de son épaule. Immanquablement, elle finissait par retourner dans l’appartement qu’elle partageait avec Luca. Immanquablement, elle revenait. Et même si elle était en partie consciente de toute la contradiction qui séparait son ami et l’homme de sa vie, elle n’y pouvait rien. Comment l’expliquer à celui qui vous en veut de se consoler dans les bras de l’un, et comment se justifier auprès de celui qui n’en pouvait certainement plus de ses déchirements avec l’autre ?

Docile, elle se laissa traîner dans le hall de la maison. L’absence de signes de vie de la part de la maîtresse de maison atténua la gêne qu’elle éprouvait à se montrer aussi vulnérable, sans pour autant la faire disparaître. Les larmes n’étaient pas une chose envers laquelle elle portait un quelconque respect ; il ne s’agissait que d’une preuve supplémentaire que Damiano pourrait ajouter à sa liste des 1001 raisons d’effacer Luca Galleani de sa vie. 1001 raisons fort pertinentes et valables, certes, quoique inutiles. Parce qu’aussi décevante que pouvait être cette réalité aux yeux d’un Damiano qu’elle n’arrivait pas à laisser tranquille, elle était parfaitement convaincue de passer le restant de ses jours en serrant la main de Luca dans la sienne. Voilà.

Ses pouces sur ses joues humides effacèrent les dernières larmes qui s’y étaient logées, et Cristinna esquissa même une imitation convaincante de sourire. Elle entrouvrit la bouche pour répondre à sa question, la referma aussitôt. Il s’écoula quelques secondes de silence pendant lesquelles elle sembla chercher à formuler une réponse correcte, les yeux plantés droit devant elle –et par conséquent loin de croiser ceux de Damiano- et une vague lueur d’inquiétude baignait son regard quand elle le releva vers lui.


« Je dérange ? » demanda-t-elle brusquement sans oser promener son regard de peur de trouver une réponse des plus affirmatives. Il était véridique de dire qu’elle songeait rarement à cette éventualité lorsqu’elle venait frapper à sa porte. Pas par égocentrisme, non ; elle prenait simplement pour acquis que les gens qui auraient pu se trouver chez les Manzoni étaient ses amis s’ils étaient ceux de Dam’ –une façon simpliste de voir les choses, mais terriblement efficace quand venait le temps de sympathiser- et s’était elle-même convaincue qu’il était impossible d’y trouver une femme. Parce que l’histoire entre Damiano et celle qui était aujourd’hui la meilleure amie de Cristinna n’avait jamais eu de véritable fin officielle, et parce qu’une femme aussi romantique de mademoiselle Amarelli croyait dur comme fer au destin des âmes-sœurs.
La culpabilité qui l’avait assaillie à l’ouverture de la porte n’avait toutefois pas encore trouvé le repos qu’elle demandait, forçant Cristinna à interroger plus qu’elle ne le désirait :


« Je t’énerve ? », ajouta-t-elle en plantant ses yeux dans ceux de Damiano. La raison de sa venue était momentanément disparue, ne laissant que l’inquiétude de trouver une raison de partir. Son désir de savoir ne résista toutefois pas à son besoin d’ignorer, et elle fut incapable de lui laisser le temps de répondre avait de porter son attention sur autre chose. Quelque chose de moins sérieux et par conséquent de beaucoup plus facile.

« T’as bien désinfecté ça, j’espère ? », demanda-t-elle brusquement en levant les yeux vers son sourcil. Elle plissa les yeux, se hissant sur la pointe des pieds pour observer de plus près la marque évidente d’un combat violemment mené. Jouer à l’infirmière (au sens propre du terme) était, au fond, ce qu’elle faisait le mieux. Elle avait l’impression de ne pas bien aimer Luca ; elle se montrait parfois involontairement maladroite avec Matteo ; les paroles qu’elle réservait à Iris déraillait parfois sur les sujets qu’elles avaient catégorisés comme tabou entre elles et elle avait conscience d’être incapable de remettre à Damiano la moitié de ce qu’il faisait pour elle. Mais elle faisait de son mieux, à sa manière. S’extasier sur une de ses blessures en était en quelque sorte la preuve. « Je suis sure que non. » ajouta-t-elle en plissant les lèvres. « Tétanos, bactérie mangeuse de chair, t’as jamais entendu parler ? T’as de l’alcool, j’espère ? Je refuse catégoriquement que tu finisses ta vie dans l’hôpital où je bosse. Y a que moi comme infirmière un minimum sympathique alors… »
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